1500 missiles chinois sont pointés sur Taïwan, une île que les Américains ont cessé de reconnaître en 1979. Les Etats-Unis nuisent à la sécurité de la Chine et à ses efforts de réunification pacifique, déplore Pékin. La raison ? «Ils envisagent une nouvelle vente d'armes à Taiwan», explique le ministre des Affaires étrangères, Yang Jiechi. Selon l'agence Chine Nouvelle, ces projets de vente qui portent sur114 missiles Patriot (2,81 milliards de dollars), 60 hélicoptères Black Hawk (3,1 milliards), des équipements de communication pour les chasseurs F-16 taïwanais et des navires chasseurs de mines sous-marines, constituent «une ingérence grossière dans les affaires intérieures chinoises. Naturellement, la Chine a opté pour la suspension de ses relations militaires avec les Etats-Unis et l'interruption du dialogue sur les questions de sécurité stratégique, de contrôle des armes et de prolifération nucléaire. «Un tel geste va gravement à l'encontre des trois communiqués conjoints entre la Chine et les Etats-Unis, notamment celui du 17 août, signé en 1982», affirme Yang Jiechi, invitant Washington à «respecter les intérêts fondamentaux et les préoccupations majeures» de Pékin. Fait sans précédent, les Chinois ont brandi la menace de représailles «appropriées» envers les compagnies impliquées dans ces ventes d'armes et lancé des pétitions pour prôner le boycott des produits US. L'administration américaine s'efforce de minimiser l'affaire. «Nous regrettons que le gouvernement chinois ait manifesté l'intention de réduire ses projets de coopération militaire, entre autres échanges dans le domaine de la sécurité, et de prendre des mesures contre les compagnies qui fournissent des armes à Taiwan. Nou s estimons que notre politique contribue à la stabilité et à la sécurité de la région», déclare Philip Crowley, le porte-parole en chef du département d'Etat. Il objecte comme Taipeh que 1.500 missiles chinois sont pointés sur Taiwan, une île que les Américains ont cessé de reconnaître en 1979 quand ils ont reconnu la Chine. Même si le Congrès a autorisé les Etats-Unis à vendre à cette île des armes défensives. «Taïwan a besoin de ces armes pour être en position de négocier dans le futur» avec la Chine qui reste arc-boutée au principe de la «Chine unique».Entre Pékin et Washington, le torchon brûle. Il pourrait après les contentieux sur les droits de l'homme, les changes, Internet et le Tibet, affecter leur coopération sur des problèmes-clés internationaux, comme l'Iran. Surtout si Barack Obama ne renonce pas à sa rencontre dans les prochains mois avec le dalaï-lama, le chef spirituel en exil des Tibétains.