C'est en marge de la tenue du madjliss echoura du parti que le président du Mouvement de la société pour la paix a été invité par la Chaîne III pour dresser, entre autres, le bilan de 20 ans d'existence du parti, mais aussi de la participation du MSP au gouvernement. Bouguerra Soltani abordera dans un premier temps l'Alliance présidentielle qui, faut-il le souligner, bat de l'aile depuis un certain temps. Pour lui, la création de cette alliance participait d'un choix stratégique des trois partis (MSP, RND et FLN). «Lorsque nous l'avions scellée et signé le document en février 2004, c'était dans des conditions où l'Algérie avait besoin de regrouper toutes ses forces politiques pour faire échec à certains aventuriers. Nous étions conscients que nous allions travailler pour la stabilité de l'Algérie et pour la mise en œuvre du programme du président de la République.» Toutefois, le président du MSP estime que ladite alliance n'est pas allé loin. D'abord parce que, si elle existe au niveau du gouvernement et du Parlement, la base des trois partis politiques ne s'est à aucun moment sentie concernée par cette alliance. Pas plus que dans les APC ou les APW. D'ailleurs, M. Soltani n'a pas hésité à parler d'égoïsme de ses partenaires politiques, notamment lors des dernières sénatoriales, où le MSP a essuyé un cuisant échec. L'invité de notre consœur Ghania Cherif a clairement fait allusion à l'accord politique signé entre le Parti des travailleurs et le Rassemblement national démocratique pour le renouvellement partiel du Conseil de la nation. «Si cette alliance est conjoncturelle, nous devons l'oublier et tourner la page. Si, par contre, ce n'est pas le cas, il faudra en débattre, voire revoir le document de février 2004. Nous allons demander des éclaircissements, parce que nous nous étions mis d'accord pour que l'alliance ne comprenne que les trois partis. Cela, dit, nous pouvons discuter de la possibilité d'intégrer d'autres formations. On le fera le 3 février prochain, date à laquelle le MSP prendra la présidence tournante de l'alliance.» Et M. Soltani d'ajouter : «Nous demanderons également la promotion de l'alliance en partenariat politique, MM. Ouyahia et Belkhadem étaient d'accord sur le principe.» Interrogé sur le silence du MSP à propos des conflits sociaux, le ministre d'Etat a déclaré que son parti n'était aucunement responsable de ces mouvements de travailleurs. «Nous faisons partie du gouvernement et de l'Alliance présidentielle. Cela nous impose une obligation de réserve. Notre voix est discrète sur certaines questions. Nous enregistrons les fautes, les impairs, nous réajustons le processus et nous coopérons dans le cadre de l'alliance et de l'Exécutif. Toutefois, nous n'utiliserons pas ces incidents comme un prétexte pour entrer en conflit avec le gouvernement, le Parlement ou l'alliance.» Pourtant, lors de cette même émission, Bouguerra Soltani a été jusqu'à parler de menace d'implosion sociale. «Nous sommes toujours du côté du front social, mais nous ne sommes pas des pompiers. Nous travaillons sur le plan politique. De plus, nous n'avons aucune responsabilité parce que nous dirigeons des ministères techniques. Notre rôle est d'aider et de prodiguer des conseils.» Sur le plan parlementaire, le président du MSP a estimé que ni l'APN, dans laquelle le parti siège avec 51 députés, ni le Conseil de la nation ne jouent leur rôle et n'exercent leurs prérogatives de contrôle. Il a justifié l'inertie de son groupe parlementaire par le fait qu'il soit minoritaire, tout en sachant que les 13 propositions de loi déposées par les élus de son parti auraient pu trouver un écho s'ils s'étaient battus pour qu'elles connaissent leur cheminement normal jusqu'à la plénière. A propos de la corruption, l'invité de la Chaîne III s'est déclaré heureux de l'instruction présidentielle au Premier ministre. A l'invitation de donner son commentaire sur les deux ministères gérés par Ghoul et Mimoun, tous deux militants et cadres du MSP, touchés par des scandales de corruption, M. Soltani se contentera de dire que les dossiers sont entre les mains de la justice qui devra trancher. F. A.