Le secteur de l'éducation est entraîné une nouvelle fois dans une zone de turbulences avec un débrayage qui devrait durer quatre jours. Après le Conseil des lycées d'Algérie (CLA), c'est au tour du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) d'initier une grève dans les établissements scolaires. Sans les autres syndicats autonomes qu'il accuse de vouloir saboter son action en dissuadant leurs pairs de la suivre et en acceptant de rencontrer le ministre de tutelle. C'est donc pratiquement en solitaire que le SNTE monte au créneau, au risque de ne pas ratisser large et de ne pas en tirer l'effet escompté. C'est-à-dire paralyser les établissements. C'est d'ailleurs ce qui s'est passé au premier jour de ce mouvement, les cours ayant eu lieu normalement. Le SNTE semble avoir placé ses espoirs dans le soutien que lui apporteraient les mouvances dissidentes de certains syndicats autonomes, ce qui n'a apparemment pas été le cas au vu de la faiblesse du taux de suivi, pour ne pas dire de l'échec de cette grève. A vouloir conduire seul la contestation censée être celle de tout le corps des pédagogues, l'initiateur de cet arrêt de travail se retrouve le dos au mur. Leadership oblige, chacun des syndicats, pis, chacune des sections tente de se mettre en avant jusqu'à frôler le ridicule, comme c'est le cas de ces mouvements qui, à Tizi Ouzou et Tébessa, invitent la corporation à cesser le travail. Quand des organisations représentant les enseignants, chacune selon ses motivations cachées ou avouées, incitent ces derniers à ne pas dispenser les cours, cela relève tout simplement de l'irresponsabilité car on semble se désintéresser totalement du devenir des élèves. Pourvu que l'on pèse plus que les autres et que l'on soit le meneur d'une action, qu'importe son résultat. Malheureusement, celui (le résultat) que l'on obtient à l'issue de chaque débrayage, ce sont les retards accumulés au fil des journées initiées par les uns et par les autres. C'est en tout cas devenu une tradition ces dernières années de tenter de rattraper le temps perdu et de bourrer les crânes des potaches à l'approche des examens finaux. L'impossibilité de finir le programme scolaire est également une chose avérée, ce qui nourrit et justifie la crainte des élèves de devoir traiter au cours des épreuves de fin d'année de matières non étudiées. Cela en dépit des assurances répétées par le ministre de l'Education nationale, des assurances qui ne tiennent pas au vu des sujets d'examens annuels sans relation aucune avec les cours enseignés. R. M.