Photo : Sahel De notre bureau de Tizi Ouzou Lakhdar Siad Les responsables, les élus et les fonctionnaires des deux villes côtières de la wilaya de Tizi Ouzou, Tigzirt et Azeffoun, ont vraisemblablement appris la leçon pour gagner l'estime et la confiance de leurs concitoyens et des touristes qui sont une ressource théoriquement inestimable pour l'économie locale, en offrant d'abord un visage plus ou moins présentable de leurs localités durant au moins la saison estivale. Efforts qui ne sont pas souvent évidents sachant les contraintes (blocages ?) que rencontrent les exécutifs communaux dans la concrétisation des programmes électoraux et de l'administration centrale et tenant compte des limites et des aptitudes de chacun des élus locaux. A priori, Tigzirt et Azeffoun ne sont pas du tout répugnantes, elles sont en tout cas beaucoup plus accueillantes que quelques grandes villes d'Algérie aux gros budgets censées avoir cette qualité, à commencer par la capitale Alger. L'habitude de recevoir par milliers des estivants de plusieurs autres parties du pays et des touristes étrangers a peut-être joué un rôle dans l'entretien des signes apparents de propreté et d'hygiène à travers par exemple les décorations et les peintures mises à chaque coin de rue et les fanions de toutes les couleurs accrochés sur la «grande rue» de chacune d'elles. Tigzirt est toujours coquette, historique et plutôt possessive même au temps des pics des attentats terroristes alors qu'Azeffoun ne vous donne même pas l'occasion de mal l'apprécier rien qu'en ayant en mémoire une infime connaissance des nombreuses et talentueuses personnalités artistiques qu'elle a enfantées face au bleu merveilleux de la Méditerranée. Les petits milieux urbains de Tigzirt et d'Azeffoun sont sortis de l'image peu respectable que donnaient à voir et à sentir les principales allées avec la mise en service de station d'épuration depuis seulement quelques mois. Il n y a pas longtemps, le visiteur était oppressé par les odeurs nauséabondes en passant le pont du front de mer d'Azeffoun qui jouxte la plage du centre en raison de rejets sauvages des eaux de l'assainissement de la ville. Aujourd'hui, en y passant on est agréablement surpris par la quiétude de l'endroit qui respire désormais l'eau de mer ; ce boulevard du front de mer dénommé en hommage à Yacef Omar dit «P'tit Omar», également originaire d'Azeffoun, célèbre par son activité dans la bataille d'Alger, a été retapé en partie et on espère l'achèvement du projet pour le plaisir des habitants et des estivants. «Nous avons commencé par le boulevard du front de mer qui est la vitrine de la ville et nous espérons terminer bientôt les travaux de la deuxième tranche qui va jusqu'au vieux port», nous déclarent satisfaits MM. Ouali et Hadjou, président et 1er vice-président de l'APC. Le maire, qui en est à son deuxième mandat, fait part des lourdeurs et des lenteurs induites par l'administration dans la mise en œuvre des délais fixés des projets de développement de la commune. Le port de pêche et de plaisance de Tigzirt, réceptionné il y a quelques mois, est devenu, après la plage, l'attraction majeure des visiteurs qui apprennent que la beauté naturelle de cette ville n'a pas besoin de beaucoup d'imagination pour devenir une petite merveille côtière. C'est l'une des rares fois où l'on voit apparaître des espaces verts et un jardin suivant le schéma du bureau d'études. Conjuguer les plaisirs de la mer et ceux procurés par les fleurs, les arbres, les jets d'eau et bientôt une petite aire de jeux est déjà presque suffisant pour marquer d'une belle manière le touriste qu'on est sûr de voir revenir l'année d'après ; sans oublier les potentialités touristiques naturelles et historiques que recèle la région de Tigzirt connue pour ses ruines romaines, sa basilique et autres vestiges historiques d'envahisseurs très anciens. La réouverture de l'hôtel Mizrana après des travaux de réfection et le règlement partiel du problème d'eau potable avec le lancement d'une deuxième station de dessalement de l'eau de mer devraient aider les autorités locales à mieux se pencher sur les questions de développement touristique de Tigzirt, un atout en abondance, durable et rentable.