L'Afrique est un continent haut en couleur et en contrastes. Riche et sous-développé. Victime d'asservissement et coupable de luttes internes interminables. Après des siècles de dépendance directe aux instances et organismes internationaux, l'Afrique tente de renverser l'ordre des choses. Le continent décide de constituer un bloc pour faire face aux à ses problèmes internes et défendre les mêmes intérêts. Succédant à l'organisation de l'unité Africaine (OUA), l'Union africaine (UA) est née en 2002. Comptant tous les pays africains comme membres (sauf le Maroc), la nouvelle entité met les pieds dans le plat. Définissant ses priorités, elle s'attaque aux vrais fléaux qui gênent l'émergence de ce continent aux potentialités avérés. Des dossiers aussi lourds et décisifs que sont la gouvernance, les conflits, la sécurité, les échanges économiques et les technologies nouvelles sont discutés, pris en charge et des solutions sont proposées. Le quatrième sommet de l'Union, qui se tient actuellement à Addis-Abeba, en plus des chapitres précédemment cités, s'offre même le «luxe» d'intégrer un volet concernant la technologie spatiale. Mais –car il y a toujours un mais-, le monde est dans l'ère de l'image. La crédibilité d'une entité politique, économique ou autre est parfois tributaire d'un simple petit détail. Ne dit-on pas d'ailleurs que le diable est dans les détails ? L'organisation d'évènements sportifs, culturels ou politiques donnent incontestablement un aperçu sur le niveau de développement du pays ou de l'organisateur. Au moment où tous les projecteurs ont été braqués sur l'Afrique, celle-ci, a encore une fois offert le fouet à ses bourreaux. Une occasion pour les détracteurs de ce continent de faire valoir leurs arguments. La CAN en Angola, de par ses lacunes et les décisions «ubuesques» de la Confédération africaine de football ainsi que les dénonciations des uns et des autres (et là il s'agit de pays) de sa complaisance envers certains privilégiés font valoir le proverbe africain qui dit : le léopard ne se déplace pas sans ses taches. L'Afrique s'est longtemps cherchée. Après avoir tourné la tête vers les puissances internationales, échaudée par ses expériences stériles, elle a compris que son salut ne pourra venir que d'elle-même. Elle a compris que «jamais le maïs n'a raison contre la poule» (autre proverbe africain). L'UA, organisation naissante, doit mettre toutes les chances de son côté pour se présenter en véritable interlocuteur, fort, digne et crédible face aux différents blocs économiques et politiques qui font et défont le monde à leur guise. Or, dans la communication, l'image présentée est un atout majeur. Un détail déterminant. «Le chien a beau avoir quatre pattes, il ne peut emprunter deux chemins à la fois», disent encore les Africains. Alors, Afrique synchronise ta démarche. S. A.