Photo : Riad Par Badiaa Amarni La contrebande est indéniablement un phénomène qui gangrène l'économie nationale, lui faisant subir des pertes énormes. Cette activité frauduleuse se concentre, par la force des choses, dans les régions frontalières surtout dans l'est et l'ouest du pays. Les services de sécurité mènent quotidiennement une lutte acharnée contre un fléau qui fait vivre, parfois, des familles entières. La traque des contrebandiers est loin d'être une mince affaire. Ceux-ci connaissent parfaitement toutes les pistes et sentiers des frontières. Un avantage qui leur permet de déjouer la vigilance des différents services chargés de contrôler nos frontières terrestres. La mission est incontestablement ardue pour les éléments de la Gendarmerie nationale, de la police et des Douanes algériennes. Une mission rendue plus difficile par le fait que nos frontières sont très étendues. Rien que pour la wilaya de Tébessa à l'Est, ces frontières représentent près de 297 km. Les reliefs montagneux incitent les contrebandiers à passer leurs marchandises en empruntant des pistes, et en ayant recours à des véhicules de marque 404 et 405… Cette activité frauduleuse, qui prend de plus en plus d'ampleur, permet aux contrebandiers, essentiellement les «grosses têtes de la filière», d'amasser des fortunes colossales. Les vrais contrebandiers font appel à des convoyeurs triés sur le volet parmi une jeunesse qui a grandement besoin de travailler. Des jeunes adolescents au chômage sont prêts à risquer leur vie pour échapper à la misère. Dans ces contrées reculées du pays, parent pauvre des différentes stratégies de développement engagées par les pouvoirs publics, ces jeunes n'ont guère le choix. Ils s'embarquent malgré eux dans cette aventure périlleuse . Beaucoup y ont laissé leur vie. Les plus chanceux croupissent en prison. Des jeunes à la dérive. Ils courent à leur perte parfois pour des miettes, affirment les habitants de ces villages frontaliers. Les témoignages de cette chair à canon recueillis sur place laissent perplexe. Désespérés, ils ne perdent pas l'espoir de quitter un jour ce monde plein de risques. Comment contenir ce phénomène ? Il est peut-être temps de réfléchir à renforcer les dispositifs d'emplois mis en place au niveau de ces wilayas où le taux de chômage est des plus élevés. Un moyen de permettre aux jeunes de s'épanouir dans des activités régulières.