Photo : Riad Par Smaïl Boughazi L'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI) a enregistré plus de 19 700 projets d'investissement en Algérie en 2009. Le chiffre a été donné hier par le directeur général de l'Agence, M. Abdelkrim Mansouri, lequel a précisé qu'il est en hausse de 17% par rapport à 2008 (+2 900). Le responsable de l'ANDI, selon l'APS, a expliqué que les investissements enregistrés en 2009, dont la taille moyenne de chaque projet est passée à 46 millions de DA, contre 142 millions de DA en 2008, «représentent plus du quart, soit 28% des projets déclarés durant toute la période 2002-2009». Toutefois, pour la même source, en termes de volume d'investissement, l'Agence a enregistré 908 milliards de DA en 2009, contre 2 402 milliards de DA en 2008, soit une baisse de l'ordre de 38%. L'ANDI explique cette baisse par «la prépondérance des petits projets par rapport à 2008». En matière de financement, les fonds propres mobilisés par les promoteurs, constitués principalement d'apports en numéraires, s'élèvent à 477 milliards de DA (soit 52,59%), contre 430 milliards de DA en besoins en financement bancaires, souligne l'ANDI. Cette dernière a souligné que les projets d'investissement inscrits l'année dernière devraient créer 156 000 nouveaux postes d'emplois contre 197 000 en 2008, soit une baisse de l'ordre de 21%. Au même titre, l'Agence a noté que le coût de la création d'emplois s'établit à 172 000 DA en 2009. L'engouement des investisseurs, notamment nationaux, s'explique principalement par les améliorations, ces dernières années, de l'environnement des affaires en Algérie et par les retombées des plans de relance économique en termes d'opportunités d'investissements, notamment dans les domaines du BTPH, les transports de marchandises et des matériaux de construction, a affirmé le directeur général de l'Agence. S'agissant des investissements directs étrangers (IDE), seulement 4 projets ont été enregistrés en 2009, contre 102 projets en 2008. Ce recul des IDE s'explique, selon M. Mansouri, notamment par «les nouvelles mesures prises par l'Algérie en matière d'entrée des capitaux étrangers à la faveur des dispositions de la LFC pour 2009 et la crise financière internationale». Sur un autre plan, il y a lieu de signaler que plusieurs promoteurs étrangers continuent à manifester leur désir d'investir en Algérie et sollicitent les services de l'Agence pour s'imprégner des nouvelles conditions d'implantation en Algérie, a-t-il déclaré. En outre, il a estimé que la situation des investissements par activité concorde parfaitement avec les grands chantiers lancés dans le cadre des plans de relance de l'économie (logements, autoroute Est-Ouest, rails, infrastructures publiques, etc.). Par secteur d'activité, les projets des transports occupent le premier rang avec 65,34% des investissements, suivis par le BTPH (19,58%) et les services (10,23%), alors que les industries et la santé ne représentent que 0,34% chacun, et l'agriculture et le tourisme 0,32% pour chaque secteur, détaille encore l'ANDI. Pour les montants affectés par secteur d'activité, et à l'exception des transports qui se classent en tête avec 36,62%, suivis du BTPH (25,92%), les industries représentent 14,27%, le tourisme 11,61% et enfin les services 10,77%. Les secteurs les moins nantis sont la santé (0,43%) et l'agriculture (0,38%), signale l'ANDI, relevant un «repositionnement favorable» pour les industries et le tourisme, même s'ils ont enregistré relativement peu de projets par rapport aux services. Les coûts d'investissement dans ces deux secteurs sont plus élevés que dans d'autres secteurs d'activité, note la même source. En revanche, les industries diverses, les industries des cuirs et chaussures et les textiles sont en pleine «déprime», subissant «de plein fouet les effets de la concurrence déloyale et des importations massives». Malgré cela, ils continuent à faire face à cette situation, a fait savoir l'Agence. En décortiquant ce bilan, M. Mansouri a relevé «une évolution positive de tous les paramètres de grandeurs par rapport à l'année précédente», ajoutant que «cette évolution est essentiellement le fait de l'investissement local». Selon lui, les IDE reculent et suivent la courbe baissière enregistrée à l'échelle mondiale – 39 % en Europe et 36 % en Afrique pour 2009-, compte tenu des effets logiques de la crise financière internationale et de la récession économique mondiale. Pour 2010, il s'agit pour le directeur général de l'ANDI de poursuivre les efforts déjà déployés et mettre à profit cette conjoncture pour inscrire dans la durée les mécanismes nécessaires pour accompagner l'investissement et améliorer davantage le climat pour les investisseurs en Algérie. A cet effet, il est question également de raccourcir les délais de procédures en mettant en synergie tous les acteurs, y compris la communauté des hommes d'affaires nationaux et étrangers, selon M. Mansouri. Aussi, la création des pôles d'excellence, la facilitation de l'accès au foncier et au crédit permettront certainement de concrétiser ces projets et d'inciter à l'acte d'investissement dans un pays qui présente toutes les conditions d'attractivité des investissements afin de réduire sa facture de l'importation, favoriser l'exportation hors hydrocarbures et améliorer sa balance des paiements, a-t-il conclu.