Le nouveau ministre de l'Agriculture et du Développement rural, le Dr Rachid Benaïssa vient de rendre publique une nouvelle mesure ayant trait à l'intégration du lait cru collecté dans la production du lait en sachet. L'approvisionnement en poudre de lait sera désormais conditionné par cette mesure. M. Assabah, responsable du développement de la production agricole au ministère de l'Agriculture, que nous avons contacté, hier par téléphone, pour en savoir plus sur cette démarche, nous a déclaré qu'il s'agit là d'une simple orientation qui n'est pas encore passée au stade de mesure. Préférant s'en tenir à ce qu'a déjà dit le premier responsable du secteur lors de sa sortie médiatique, notre interlocuteur dira simplement que l'objectif recherché à travers cette action est d'encourager la production nationale. «Nous voulons satisfaire le marché national de même que la consommation du lait», a simplement rappelé M. Assabah. En dépit des efforts consentis par l'Etat pour soutenir la filière lait et par là même conserver le pouvoir d'achat du simple citoyen à travers le soutien des prix toujours fixés à 25 DA le sachet, il n'en demeure pas moins que les professionnels ne cessent d'évoquer les difficultés qu'ils rencontrent au quotidien. En effet, le gouvernement avait pris des mesures pour soutenir les producteurs de lait dont beaucoup, face à la flambée du prix de la poudre de lait, menaçaient d'augmenter les prix du sachet de lait ou de fermer boutique. Après moult réunions avec les professionnels, il a été décidé que l'Etat prenne en charge la différence dans le prix de la production versée sous forme de subvention aux producteurs. Ce soutien est estimé à 13 DA par litre de lait, dont 7 DA pour la production, 4 DA pour la collecte et 2 DA pour l'intégration. Aujourd'hui encore, une autre mesure qui n'est pas de moindre importance vient d'être prise par le nouveau ministre de l'Agriculture et du Développement rural et concerne la création de 10 000 unités de production de lait cru. Si, pour la Chambre nationale d'agriculture, ces mesures sont encourageantes et déterminantes pour la stabilité de la production laitière, il n'en demeure pas moins que certains professionnels évoluant dans ce secteur jugent insuffisants les soutiens. Et ce, eu égard aux problèmes rencontrés, que ce soit au niveau des étables pour ce qui est de la nourriture du cheptel ou des problèmes de transport et de collecte du lait. Cela sans compter les nombreuses difficultés administratives. De l'avis de la Chambre d'agriculture et par le biais de son président M. Mohamed Cherif Ould Hocine, il appartient aujourd'hui «aux producteurs eux-mêmes de s'organiser, l'Etat ayant déjà beaucoup donné et manifesté son soutien à cette filière». Pour rappel, la production laitière aujourd'hui en Algérie est estimée à 2,2 milliards de litres et la consommation à 4,4 milliards de litres. Beaucoup d'efforts restent à consentir pour parvenir à réduire la facture d'importation de ce produit nécessaire à la santé. B. A.