De notre envoyé spécial en Angola Abdelghani Aïchoun Luanda, capitale de l'Angola, qui a accueilli la CAN 2010, est une ville qui cache mal sa misère. A quelques encablures du centre-ville, un énorme bidonville s'étend tout au long de la côte. Dans cette favela, il n'y a ni chantier ni projet structurant. Les gens y vivent dans des conditions inhumaines. Un peu plus loin, pour ceux qui vivent au bord de la mer, le panorama est «magnifique» et le contraste flagrant. Face à leur misère, il y a l'île de Luanda, un petit paradis touristique fréquenté principalement par la classe bourgeoise angolaise et les étrangers. Contrairement à Luanda, la province Benguela, au sud de la capitale, donne, elle, l'air d'être mieux entretenue. Pas de bidonville dans la ville, mais sur le périphérique. La ville est exemplairement propre. Des agents de nettoyage parcourent les artères de la ville tout au long de la journée. Mais le drame de l'Angola n'est pas dans ces bidonvilles. Il est dans ces fléaux qui minent la société et le pays. L'alcool «socialisé», la corruption généralisée, le chômage, le mal-vivre…. Toutefois, malgré les conditions de vie difficiles, les Angolais, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, vivent dans l'espoir d'un avenir meilleur. Les projets d'infrastructures lancés par le gouvernement nourrissent cet espoir. Après tout, le pays est jeune. La paix n'a été retrouvée que depuis une dizaine d'années. Considéré comme l'un des plus grands producteurs de pétrole du continent, ce pays voudrait réellement concrétiser les rêves de ses habitants. La mission s'annonce difficile, mais elle est possible dans un pays qui possède d'énormes potentialités et des ressources naturelles.