Dans le cadre de la rencontre littéraire «l'Echo de plumes», organisé samedi dernier au Théâtre national algérien Mahieddine Bachtarzi (TNA), l'écrivain Kamel Karour a abordé le rôle du conte populaire dans l'écriture créative du roman, en mettant en exergue son importance en tant que «patrimoine populaire et espace esthétique et civilisationnel contribuant à la formation de la prise de conscience sociale».Kamel Karour a, dans cette optique, souligné le recours de l'écrivain algérien, pour l'écriture de son roman, aux contes populaires, légendes et proverbes propres à la société algérienne, mettant l'accent sur les différents outils de créativité employés par celui-ci pour attirer l'attention du lecteur et développer chez lui l'amour de la lecture. Kamel Karour, lauréat en 2007 du prix Malek Haddad pour son roman Etteras, a écrit de nombreux ouvrages, dont le roman Histoire des anecdotes d'un âne numide et deux recueils de nouvelles intitulés la Femme dans le pantalon d'un homme et les Peuples malheureux dans les républiques infortunées.Dans le cadre de l'espace «Echos de plumes», l'écrivain a également soulevé la problématique du but de l'écriture qui, selon lui, consiste essentiellement à captiver le lecteur et développer en lui l'amour de la lecture, en recourant à une analyse magique de la réalité et en ressuscitant le passé ou la légende de la réalité. Il estime à ce sujet que «la réalité renferme une multitude de choses étranges auxquelles l'homme est insensible, alors que l'écrivain tente de remettre le lecteur dans cette réalité, en tirant profit de ce patrimoine et en l'employant par l'utilisation d'outils et de caractéristiques esthétiques». A propos de son écriture, il a confié à l'assistance qu'il essaye de réécrire une partie d'un passé qui frôle la réalité dans ses aspects politique, social et culturel, tout en tentant de transformer la réalité en légende et en scrutant toujours la manière dont le lecteur reçoit tout produit littéraire. Il souligne à ce propos : «J'essaye toujours d'exprimer l'aspect créatif dans les récits oraux hérités, tout en édifiant une nouvelle structure créative et de nouvelles vision et philosophie de la réalité.» Kamel Karour a conclu la rencontre en citant certains contes populaires, à l'instar de la biographie hilalienne et de la biographie de Antar Bin Hilal et Sayed Bin Bazal, en estimant que «ces contes étaient et demeureraient un véritable miroir du texte arabe apprécié par le lecteur arabe et qui restent enfouis dans sa mémoire jusqu'à ce jour». La rencontre de samedi dernier au TNA est la première d'une série d'«Echos de plumes» qui sera consacrée durant tout un mois à l'importance de la valorisation du patrimoine immatériel algérien. Il est à souligner que plusieurs institutions culturelles se sont impliqués ces derniers temps à la revalorisation du conte et dela poésie populaires et de la nécessité de la transcription de la culture orale. Cela à l'instar de l'initiative de l'Office national du parc de l'Ahaggar (OPNA) qui, dans le cadre de la première édition du Festival international des arts de l'Ahaggar, qui se déroulera du 15 au 20 février prochain à Tamanrasset, a lancé depuis le 16 janvier dernier un concours national d'écriture «Contes et légendes» du patrimoine culturel saharien. Les concurrents doivent transcrire un récit, un conte ou une légende de la tradition orale populaire saharienne en tamazight, arabe ou français. Le concours est ouvert à trois catégories : le jeune public (de 10 à 16 ans), les amateurs et les professionnels. A travers ce concours, les organisateurs ambitionnent de collecter les histoires et légendes de la région et d'ailleurs pour préserver ce patrimoine immatériel. S. A.