El Guerrab oua Salihine est un conte philosophique inspiré du patrimoine maghrébin. Le directeur du Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi a animé, hier, à la Maison de la presse Tahar-Djaout, une confrérence de presse pour souligner la particularité de l'année 2003. «C'est le 150e anniversaire de l'Opéra d'Alger et c'est le 40e anniversaire du TNA. C'est aussi l'Année de l'Algérie en France qui coïncide avec l'assassinat du 1er directeur et fondateur du TNA, Mohamed Boudia, homme de culture, poète et militant», indique-t-il. M.Ziani Chérif Ayad exhortera la presse et les médias en général à mobiliser davantage le public de manière à susciter l'intérêt et l'élan de ce dernier et ceux qui l'animent. Un programme aussi riche que varié a été tracé pour cette année 2003 et ce, pour la première fois depuis que le TNA existe. Cette saison a été baptisée «La saison des poètes». «C'est le retour au répertoire pour honorer des plumes à travers un choix d'auteurs qui ont contribué à une certaine dramaturgie algérienne», affirme le directeur du TNA. Toutes les pièces choisies et ayant été sélectionnées dans le cadre de l'Année de l'Algérie en France seront d'abord présentées au TNA avant de l'être en France. M.Ziani Chérif Ayad cédera la parole à M.Djamel Bensaber, metteur en scène de El Guerrab oua Salihinine de Ould Abderrahmane Kaki. Une pièce de théâtre dont la première sera jouée ce soir au TNA à 19 heures. Considérée comme son oeuvre majeure, El Guerrab oua Salihine est un conte philosophique inspiré du patrimoine maghrébin. C'est aussi l'aboutissement d'une réflexion nourrie de ses recherches propres et ses rencontres notamment avec Brecht. Dans El Guerrab oua Salihine, c'est le porteur d'eau qui sera médiateur et le maître du spectacle. Halima, aveugle, dans le dénuement total, accepte de sacrifier sa chèvre par devoir d'hospitalité pour trois voyageurs surpris par la nuit. Il s'agit en fait de trois marabouts, magiciens du bien, qui vont récompenser la générosité de Halima. La bonté, un thème toujours d'actualité tant que l'humanité existera. Créée en 1966, c'est avec bonheur que les amateurs du 4e art vont redécouvrir cette pièce. Avec Yamina Gharsouli dans le rôle de Halima et Abdelkader dans celui du Guerrab. «J'ai essayé d'appuyer sur le maraboutisme mais ce n'est pas le but avoué», confie Djamel Bensaber et d'ajouter: «Ce n'est qu'un prétexte, une pression sur une société donnée et que les responsables politiques utilisent souvent comme moyens»...et de signaler: «Serait-il possible à notre époque de faire du bien, d'être généreux et solidaire? Ce sont les questions qui se posent dans le spectacle». Cette pièce El Guerrab oua Salihine est à l'affiche au TNA jusqu'au 12 octobre.