Photo : Riad Par Wafia Sifouane Invité au club de la presse culturelle de la salle El Atlas de l'Office national de la culture et de l'information, le dramaturge Hassan Meliani a saisi l'occasion, mercredi dernier, de poser la problématique du texte dramaturgique en Algérie. Elément indispensable dans la qualité d'une production théâtrale, le texte est bien souvent négligé. Auteur d'une dizaine de textes dramaturgiques pour enfants et adultes, Hassan Meliani, malgré ses années d'expérience, peine à se faire un nom dans un milieu théâtral qui se braque sur les adaptations de textes et les reprises de vieilles productions et ce, à cause d'un manque flagrant de créativité. Se qualifiant d'adepte de l'écriture surréaliste, M. Meliani soulignera que c'est un genre inexistant en Algérie. Peu connu, le théâtre surréaliste ne s'est manifesté qu'avec de rares productions comme la sienne avec la pièce la Spirale montée par le Théâtre régional de Tizi Ouzou. Il déclarera également que la crise du texte n'est pas liée directement au manque d'auteurs mais à l'absence de véritables professionnels capables de juger un texte à sa juste valeur. «Je ne veux pas entrer dans les conflits du business et créer des crises, mais il faut traiter les textes d'une manière plus scientifique et technique», dira-t-il. Concernant les adaptations devenues très en vogue ces derniers temps, l'auteur a tenu à préciser qu'il ne s'agit pas d'une nouveauté. «Au début des années 1960, le théâtre algérien a eu recours aux adaptations mais il y avait toutefois des gens du 4ème art qui contribuaient avec des textes originaux. Mais cela a duré longtemps et il faut s'ouvrir à la création», déclare M. Meliani. Affirmant qu'il tente d'apporter un souffle frais sur la scène artistique algérienne, l'auteur se dit fan du théâtre moderne, un genre dans lequel il essaye de s'imposer avec une dizaine de textes dramaturgiques ainsi que des contes pour enfants et adolescents. Passionné par son métier, l'auteur soulignera que «l'écriture n'est pas un passe-temps mais un travail élaboré. On écrit parce qu'on a des idées à partager et pour donner au lecteur un texte conséquent», affirme-t-il. Concernant ses nouveautés, l'auteur vient de terminer une pièce intitulée Lissan Eddine Ibn El Khatib qui se penche sur l'ancienne société andalouse. «Ce personnage n'est qu'un prétexte pour évoquer les problèmes sociaux et culturels de l'époque et d'aujourd'hui», expliquera-t-il. «Je viens également de terminer un roman qui représente une sorte de saga d'une famille algérienne des années 1920 jusqu'à nos jours», ajoutera l'auteur pour conclure.