Comme connu de tous, le plan de carrière est théoriquement en vigueur à travers toutes les entreprises. A titre d'exemple, dans une administration, une personne qui commence comme simple agent finit après un certain temps par devenir chef de service. Toutefois, sur le terrain les choses ne vont pas toujours comme sur des roulettes. Des problèmes d'ordre bureaucratique et autres sont susceptibles d'entraver le bon déroulement des choses. De nombreux jeunes rencontrés nous affirment qu'ils sont restés au chômage de manière délibérée car ils n'ont pas pu trouver un emploi qui corresponde à leur profil. «J'ai fait des études d'économie et je ne veux pas faire autre chose que cette spécialité. J'ai l'impression qu'en faisant autre chose, je risque de perdre tout ce que j'ai appris durant ces longues années à l'université», nous dira Lyes, 23 ans, fraîchement sorti de la faculté d'économie et des sciences commerciales de l'université de Blida. Certains jeunes vous disent qu'ils ne croient pas tellement au plan de carrière dans la mesure où l'«ascension» n'est pas toujours dictée par des considérations objectives mais que, bien souvent, les relations et les affinités sont importantes [pour ne pas dire déterminantes] dans leur avancée. Mais comme la vie ne fait pas de cadeau et comme il faut bien vivre, beaucoup acceptent de faire n'importe quoi pour peu qu'ils aient un salaire, surtout en ces temps où trouver un emploi n'est pas une mince affaire. C'est le cas de Madjid, 28 ans, travaillant dans une entreprise privée située non loin de la capitale. Ce jeune, fraîchement sorti de l'université, nous informera qu'il est depuis 4 ans en poste dans l'administration publique en tant que webmaster. «Je fais du développement Web “léger”. Comme mes supérieurs hiérarchiques ont vu que j'étais porté sur l'informatique, ils m'ont confié le volet lié à la maintenance en dépit du fait que je ne sois pas à l'origine informaticien. En effet, je possède une licence en droit. Ce que je souhaite aujourd'hui, c'est d'évoluer dans la branche liée aux technologies de l'information et de la communication. Je vous avoue que je suis attiré par l'administration du système réseau, notamment pour des serveurs Web... mon CV n'est peut-être pas bien fourni, j'en suis conscient, mais je ne suis pas non plus un jeune loup dans la mesure où j'approche des 30 ans», nous dira notre interlocuteur, insistant sur le fait que son souhait était au départ de travailler avec des gens intelligents, dans un milieu où il pouvait apprendre, avec une vie équilibrée et un travail bien rémunéré. Du côté des patrons d'entreprise, le volet recrutement n'est pas aussi simple que certains le pensent. Pour eux, disposer d'un diplôme ne veut nécessairement pas dire que l'on possède un savoir-faire ou que l'on est compétent dans son domaine. L'écrasante majorité d'entre eux insistent sur le test probatoire. «Dans mon entreprise, outre des stagiaires suivant un cycle d'apprentissage, j'ai pas mal de jeunes dont l'âge varie entre 22 et 24 ans. Ils sont tous titulaires de diplômes universitaires. Ce sont des commerciaux, des financiers, des administrateurs et des spécialistes en maintenance. La plupart d'entre eux ont été recrutés dans le cadre du dispositif d'insertion à l'emploi de jeunes (DIAP). Ces jeunes signent un contrat d'une année. S'ils donnent satisfaction, nous ferons tout pour leur faciliter l'intégration et leur permettre de gravir les échelons», nous dira Hellal Youcef, P-DG de l'Entreprise de distribution et de maintenance du matériel agricole (EDIMMA) de Blida, ajoutant que, dans le monde des entreprises, il était important de récompenser les travailleurs, de leur accorder des promotions et de les encourager à opter pour la formation continue. B. L.