De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Le conseiller du ministre de l'Education nationale, M. Lebsir, a regroupé jeudi dernier au palais de la culture Malek Haddad les chefs d'établissement du secondaire des six wilayas de l'Est (Constantine, Skikda, Mila, Khenchela, Oum El Bouaghi, Jijel, Constantine), les directeurs de l'éducation, les inspecteurs de matières et de suivi pédagogiques ainsi que des représentants des associations des parents d'élèves. Cette rencontre régionale visait à réitérer l'appel de la tutelle quant à l'application du décret relatif à l'évaluation et au suivi du système de coordination pédagogique au sein du troisième pallier et notamment en ce qui concerne les classes de baccalauréat. Une option concrétisée périodiquement par l'envoi à la base d'un bilan détaillé sur les absences des élèves et des enseignants dans le but de mettre au parfum le ministère sur tout ce qui se trame dans n'importe quel lycée. «Ces indicateurs nous permettent d'apporter des correctifs concrètes dans l'enseignement. Le taux d'absentéisme sera traité par des horaires de récupération. Pour ce faire, il faudra entrevoir un léger remaniement dans le volume horaire global», expliquait le conseiller de M. Benbouzid, indiquant que cette nouvelle méthode de gestion, qui est l'accompagnement pédagogique dans les établissements scolaires, créera une dynamique et une synergie dont les résultats profiteront à l'enseignement. Certains directeurs de lycée ont soulevé la lourde tâche à laquelle ils sont confrontés en raison du bilan journalier et ont demandé des comptes rendus espacés. «Il faut songer à mettre au point des logiciels et programmes aptes à réguler les constats pour faciliter ce travail», a répondu l'émissaire de M. Benbouzid. Au même titre, on apprend que sur un échantillon de 26 wilayas en une seule journée la tutelle aura décelé inopinément un taux absentéisme de 10 à 20% résultant des absences de 2 885 enseignants et de 29 336 élèves. Cette analyse n'est pas fortuite, dira le conférencier car, c'est à partir de cela qu'on se penchera sur le suivi des cours et des travaux pratiques. Il faut savoir que l'accompagnement pédagogique a été activé en 1996 mais à chaque fois il s'était vu freiner pour des raisons non justifiées si ce n'est que la réforme scolaire est en permanente mutation et changement. A ce titre, M. Lebsir a soutenu que la réforme scolaire a connu des résultats honorables et l'Algérie est bien classée à l'échelle mondiale. Des résultats confortés, selon lui, par le passage du pourcentage des enseignants issus des universités de 11 à 35%. «La prise en charge des encadreurs qui se poursuivra jusqu'en 2014 en leur prodiguant des cycles de formation à l'université hisseront à coup sûr le niveau et la qualité de l'enseignement en Algérie», a–t-il signifié. M. Lebsir est venu détailler le but tracé par la tutelle du suivi pédagogique dans les lycées. Les classes visées sont notamment celles de la troisième année du fait qu'elles forment la première promotion issue de la refonte et de la réforme opérées par M. Benbouzid et ses consultants. Cependant, ses interventions allant dans le sens du poil du ministère n'ont pas été uniquement portées dans l'ordre du jour. Il a évoqué le chamboulement et les perturbations que connaît le secteur. On ne peut clair, l'émissaire de Benbouzid jouera au pompier à quelques encablures de la nouvelle entrevue entre les syndicats appelant à la grève du 24 février prochain (CNAPEST–UNPEF) et le ministère. Pour rassurer les protestataires, le responsable ne tarira pas d'éloge envers le ministre : «C'est un humaniste qui n'a jamais fermé les portes du dialogue.» Revenant sur les revendications syndicales, M. Lebsir avouera qu'il reste à peaufiner le volet relatif à la médecine du travail qui enregistre un léger retard en raison des tergiversations des syndicats. Cela dit, il existe des ligues qui préfèrent prendre attache en solo avec le ministère, ce qui multiplie le nombre de séances de travail et, par ricochet, des journées en plus. Aussi, il a révélé que le ministère, en concertation avec les partenaires sociaux, cherchent des modes de la prise en charge médicale des acteurs du secteur. «On est en phase de suggestions. Soit on opte pour des conventions avec des établissements privés ou publics, soit on édifie des structures», a avancé le conférencier. Par ailleurs, le directeur de l'éducation nationale de Constantine, M. Allam, venait de confirmer la circulaire ayant trait à surseoir les salaires afin de mettre en vigueur les nouvelles rémunérations et indemnités approuvées par le ministère, «et ce, par le retard du dépôt des salaires du mois de mars», a-t-il affirmé, conformément à la circulaire adressée aux 48 directeurs de l'éducation. Au final, le secteur craint une autre paralysie au moment où les pouvoirs publics ont manifesté leur bonne volonté à dénouer la revendication concernant les salaires. «Si les mouvements de grève sont à nouveau enclenchés, cela amènerait à conclure qu'il y a anguille sous roche», conclut M Lebsir après lecture de la lettre du ministre.