Les 19es Championnats d'Afrique de handball (10/21 février 2010) ont pris fin. Une édition marquée par de nombreuses pproximations qui ont évidemment déteint sur la qualité de la compétition. A commencer par les atermoiements du pays d'accueil, l'Egypte en l'occurrence, sur sa disponibilité effective à organiser cet événement. Dans un premier temps, le pays des Pharaons avait manifesté une réelle intention de désistement à cause - tenez-vous bien- de la participation de l'Algérie. Le Caire, à travers ce scénario ridicule, visait à obtenir le forfait des Verts par des moyens extrasportifs. On doit ouvrir à ce sujet une parenthèse pour rappeler l'épisode dramatique de l'attaque menée contre l'équipe algérienne de football au mois de novembre dernier à sa sortie de l'aéroport du Caire. La disqualification ultérieure des Egyptiens du Mondial sud-africain, à l'ultime match de barrage qui les a opposés aux Fennecs à Khartoum, a suscité l'ire des responsables de ce pays qui ont accablé leurs adversaires du jour de tous les maux. Malgré toutes les violences sanglantes exercées sur les joueurs et les supporters algériens, l'establishment local, fortement dépité par cette déconvenue, avait publiquement insulté la mémoire, la culture et l'histoire de l'Algérie. Une méchanceté primaire qui a sérieusement dégradé les rapports entre les deux pays. Fermons la parenthèse. L'hésitation égyptienne à abriter ces 19es Championnats de la petite balle avait installé les 12 équipes en lice dans le doute. La préparation des uns et des autres s'en est vivement ressentie. Menacée de lourdes sanctions par la CAHB, l'Egypte se ressaisira à la dernière minute et acceptera d'honorer son engagement. Cela va sans dire que l'incident a eu des conséquences déstabilisantes sur la préparation, le déplacement et l'entame de la compétition par les différentes sélections. L'autre mauvaise surprise portera sur la retransmission télévisée du tournoi. La Confédération continentale (CAHB) cède ce volet marketing à la fédération égyptienne (FEHB) dans des conditions douteuses. Cette dernière, sans lancer le moindre appel à la concurrence, retient une petite chaîne privée tunisienne –Nessma TV en l'occurrence- pour lui offrir l'exclusivité pour la région Afrique du Nord. On apprendra ensuite que cet exploit de Nessma TV serait l'œuvre d'un magnat égyptien qui fait son beurre dans les télécoms en Algérie. Cela dans le but manifeste d'empêcher les publics maghrébins de suivre en direct les rencontres de leurs favoris. On pprendra, par la bouche de la secrétaire générale de la CAHB, la Dr Nicole Assélé, que «la Confédération ne dispose pour le moment d'aucun texte pour gérer elle-même ce dossier médias de ces championnats. On y pense pour les prochaines éditions», a-t-elle regretté au micro de l'ENTV qui, à cet effet, avait frappé en vain à toutes les portes. L'instance dirigée par le Béninois Mansourou Aremou s'est ainsi révélée incapable de se prendre sérieusement en charge. On s'interroge alors comment le Bénin, un pays où le handball n'a qu'une présence symbolique, a tout de même réussi à faire élire un des siens à la tête de l'instance suprême de la petite balle en Afrique. En dépit de toutes ces anomalies, on entame tant bien que mal la compétition. Deux villes sont retenues : Le Caire et Suez. Si la première cité dispose de moyens d'accueil et de télécommunications à la hauteur de l'événement, cela n'a pas été le cas pour la seconde. Les hôtes de Suez ont dénoncé à l'unanimité des défaillances rencontrées en matière de moyens de communication. Les réseaux locaux de téléphonie et d'Internet avaient visiblement beaucoup de mal à répondre aux besoins des délégations étrangères. La forte présence des services de sécurité dans les salles et les difficultés d'accès pour les supporters étrangers ont également indisposé tous les férus du jeu à sept. Tous les adversaires du pays d'accueil ont affronté un public franchement hostile qui ne savait que très peu de choses sur les vraies valeurs du sport. Ils n'ont pas eu les conditions adéquates pour exprimer pleinement leurs talents. Le bilan de ces 19es Championnats est à l'évidence mitigé. Le pays d'accueil et la CAHB en portent toute la responsabilité. Espérons, pour conclure, que les prochains rendez-vous seront un peu mieux organisés pour redorer le blason terni du continent noir. K. A.