Parler d'un Maghreb économiquement uni est un leurre. Et pour cause, le projet de l'intégration économique maghrébine piétine toujours. Alors que les blocs économiques régionaux se créent à travers le monde comme c'est le cas au Golfe où quatre pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont déjà signé en juin dernier un accord sur la création d'une union monétaire, c'est le statu quo dans les pays de l'Union du Maghreb arabe (UMA). Ces derniers peinent à intensifier leurs échanges commerciaux. Lesquels ne représentent que 1,3% de leurs échanges avec l'extérieur et 2,5% avec l'Europe, des taux qui restent très faibles par rapport aux opportunités que présentent ces pays et aussi par rapport à leurs besoins. Et dire que les complémentarités existent entre les cinq pays et qui n'attendent qu'à être saisies dans le bon sens et au profit des populations. On ne cesse pourtant de tracer dans ce cadre des feuilles de route de coopération comme cela a été le cas lors de la réunion du Conseil des ministres maghrébins des Affaires étrangères à Tripoli en décembre dernier. Dans ces feuilles de route, des séries de réunions concernant différents secteurs économiques sont annoncées et tenues. Mais, les bilans de ces rencontres «fraternelles» restent au- dessous des attentes exprimées par les populations de ces pays où les défis à relever sont importants. La lutte contre la désertification, la lutte contre le chômage, la promotion des PME et les énergies renouvelables sont autant de points à traiter en commun uniquement sur le plan économique. Cependant, les blocages sont toujours là. En ce 21ème anniversaire de la création de l'UMA, le dossier est remis sur la table pour être rangé par la suite en attendant des jours meilleurs ; Cette attente a coûté cher au Maghreb et continuera à le lui coûter tant que les conditions sine qua non pour l'édification d'une économie maghrébine ne sont pas assurées. Là intervient le rôle des politiques. S. I.