De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine La population peut parfois se passer du manque de commodités liées à la vie quotidienne, elle peut également attendre la réalisation de certains types de projets liés au développement local. En revanche, elle ne peut pas vivre dans l'insécurité et la peur dans son quotidien.L'insécurité bouleverse la vie des citoyens et augmente le nombre d'agressions, de vols et de crimes, elle facilite l'apparition de différents phénomènes de société.Les services concernés, conscients de son incidence sur le citoyen, ont pris de nombreuses initiatives au niveau national et local afin de lutter contre ce phénomène.Des programmes ont été établis dans les divers corps de sécurité concernés après étude de la situation qui règne dans les villes du pays. Certes, une amélioration est visible ces dernières années, mais il reste encore beaucoup à faire pour lutter efficacement contre l'insécurité.Les différents bilans des services de sécurité établis au niveau de la wilaya de Aïn Defla disent que la situation s'améliore puisque de nombreuses bandes de malfaiteurs ont été neutralisées.Si les chiffres présentés disent qu'il y a réduction de la criminalité, cela doit se répercuter sur le terrain.Selon des spécialistes, généralement on ne peut pas faire de comparaison par les chiffres et à travers les années puisque, si le nombre d'affaires traitées et de personnes arrêtées a diminué cela peut également expliquer que les criminels et les différentes bandes de malfaiteurs arrivent à sévir sur le terrain sans attirer l'attention des autorités chargées de la sécurité. A titre d'exemple, la lutte contre la drogue doit se matérialiser par l'arrestation des revendeurs et par la saisie de grandes quantités de drogue. Lorsque les saisies ne sont pas importantes, on peut conclure à travers une autre lecture que les bandes ont développé leur tactique d'action puisque, sur le terrain, la drogue continue d'être consommée par les jeunes. Donc, en matière de criminologie, les statistiques et les bilans ne reflètent pas généralement la réalité, cependant, ils peuvent éclairer les chercheurs dans ce domaine et les mettre sur des pistes de réflexion.D'après la géographie du crime, cette spécialité, qui s'intéresse à ce phénomène et étudie la relation qui existe entre l'être humain, les causes et la localisation des crimes, il semble que les démarches suivies actuellement dans la lutte contre ce phénomène mettront encore beaucoup de temps à aboutir à des résultats visibles sur le terrain. L'emplacement des unités de sécurité pour la bonne couverture d'un territoire bien déterminé fait partie des prérogatives de cette spécialité qui est la géographie du crime. Aujourd'hui, de nombreux géographes, spécialistes dans ce domaine, pourtant formés dans les universités algériennes, ne sont pas impliqués massivement dans cette lutte contre la criminalité, alors qu'ils peuvent apporter un plus. La contribution de ces spécialistes vise également à aménager convenablement les tissus urbains (ruelles, fonctionnalités, localisation des marchés, etc.) dans le but de faciliter l'intervention et une bonne couverture. Si aujourd'hui les services de sécurité éprouvent des difficultés à intervenir pour l'arrestation d'un criminel dans une ville, c'est à cause de la nature de l'urbanisme qui ne facilite pas leur travail. A partir de cela, on peut conclure que la lutte contre les différentes formes de criminalité n'est pas seulement l'affaire des services de sécurité mais concerne en premier lieu les architectes, urbanistes et autres spécialistes en aménagement urbain, lesquels ont un rôle important à jouer pour donner une disposition au tissu urbain permettant l'intervention rapide des forces de sécurité et un bon quadrillage des zones. Par ailleurs, il faut noter que le renforcement des prérogatives des forces de sécurité est important afin de faciliter leur intervention.Si aujourd'hui un policier n'ose pas utiliser son arme contre un criminel dangereux, c'est parce qu'il veut éviter des procédures administratives pouvant mener à son licenciement. Pour que la sécurité règne totalement dans les villes et que les vols et les agressions près des gares routières cessent, des efforts importants doivent être déployés en matière de renforcement des effectifs et des moyens. Des dispositions doivent également être prises dans les villes où des aménagements doivent être opérés d'une manière intelligente à l'intérieur des tissus urbains, ce qui devrait faciliter l'intervention des agents chargés de la sécurité et du maintien de l'ordre. En somme, la situation s'est beaucoup améliorée dans la commune de Khemis Miliana, à l'est de Aïn Defla, et ce, depuis la mise en œuvre d'un programme de lutte contre les différentes formes de criminalité par la Sûreté de daïra. Aujourd'hui, la ville de Khemis Miliana n'est plus comme avant où en entendait souvent parler de vols à la sauvette et d'agressions ; les éléments de la police sont postés à des endroits stratégiques, ce qui rassure et réconforte la population.