L'Algérie célèbre cette année le 39e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures dans une conjoncture particulière. Alors qu'annuellement l'évènement est marqué par de grandes cérémonies et des fêtes grandioses à travers les différents sites de la Société nationale des hydrocarbures, cette année, l'ambiance n'est pas à la fête. Le scandale qui vient de frapper Sonatrach au cœur de sa gestion a tout chamboulé. L'intérêt est donc focalisé sur ce dossier et ses développements. L'anniversaire du recouvrement par l'Algérie de sa souveraineté sur ses richesses en hydrocarbures passe au second plan. En tout cas, pour l'heure, rien d'officiel n'est annoncé pour cette occasion. Pourtant, l'année dernière, la célébration s'est faite en grande pompe. C'était à Arzew, à deux mois de l'élection présidentielle d'avril 2009, que Bouteflika avait prononcé un discours dans lequel il avait principalement appelé à mener la bataille de la compétitivité par les entreprises nationales. Une bataille dans laquelle devait également s'impliquer Sonatrach pour sauver son image à l'international. Dans ce cas, il y a nécessité de se pencher sur l'aspect managérial de l'entreprise. Car, pour être compétitif, il faut être bien outillé en matière de management et de gestion. Il faut éviter de placer à la tête d'une entreprise d'une telle envergure des gestionnaires «corruptibles». C'est une leçon à prendre sérieusement en compte pour éviter des affaires similaires à l'avenir et éviter, par ricochet, à l'économie nationale des pertes. Certes, l'enquête vient à peine de démarrer et n'a pas encore dévoilé tous ses secrets. Mais, il est clair que l'origine de ce scandale a un lien direct avec la gestion. C'est à ce niveau que Sonatrach a été durement frappée. Car, faut-il le rappeler, c'est pour la première fois depuis sa création que Sonatrach fait face à une telle affaire. Même si le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, et le P-DG de Sonatrach par intérim, Abdelhafidh Feghouli, ne cessent de rassurer, depuis l'éclatement de ce scandale, que le groupe fonctionne normalement, on ne peut ignorer que l'image de ce groupe, le premier en Afrique et le 11ème à l'échelle mondiale, a pris un coup dur. L'implication de son P-DG et de ses vice-présidents dans l'attribution de contrats douteux, notamment à la société italienne Saipem, n'est pas une mince affaire. Pour l'heure, aucun contrat n'a été annulé avec les partenaires du groupe puisque ses filiales à l'étranger fonctionnement normalement, selon les dernières déclarations de Abdelhafid Feghouli. On ne sait pas de quoi sera fait demain. Une chose est sûre, le 24 février 2010 a un goût difficile à effacer. S. I.