Photo : Riad Par Sihem Ammour à l'occasion de la sortie de son nouvel album, Nouba Ghrib, l'interprète de musique andalouse Beihdja Rahal a annoncé lors d'une conférence de presse qui s'est déroulée hier à la salle El Mouggar qu'elle animera jeudi prochain, à 20 h 30, un concert à la salle El Mouggar qui marquera le début d'une tournée dans plusieurs wilayas du pays : le 7 mars à Djelfa, le 8 mars à Bouira et le 10 mars à Biskra. Nouba Ghrib, édité par Belda Diffusion, est le 19ème album enregistré par Beihdja Rahal dont le cheval de bataille est la sauvegarde et la préservation du patrimoine musical andalou qu'elle a entamées depuis plus d'une dizaine d'années et plus spécifiquement la nouba dans le but de la protéger de l'oubli grâce aux enregistrements et à la formation. C'est dans cet esprit que, pour la première fois, on peut retrouver dans l'album le mouvement btayhi ghrib, Narak ya man radaîta bi-hidjrî, enregistré pour la première fois, selon Beihdja Rahal, de même que le mouvement m'saddar ghrib, Khadam lî sa'dî, très peu interprété.Ce nouvel opus commence par un inquilab djarka, Hal saqat-nî-râha. Il comporte, entre autres, un istikhbar, A'râq, un dardj, trois insirâf puis un khlâs et se termine par une qadria, Sabahak bi-l-khayr. Ce nouvel album de dix morceaux dure près de quatre-vingts minutes. Les sonorités poignantes empreintes de mélancolie et de nostalgie constituent la particularité du mode ghrib. Interpellé sur le choix de la nouba, l'interprète de la musique andalouse a confié que c'était d'abord une inclinaison personnelle. «A chaque fois, j'ai une véritable montée d'adrénaline lorsque je suis sur scène pour interpréter la nouba car c'est un style qui me passionne et qui me demande énormément d'efforts de concentration. Une nouba demande beaucoup de concentration et de travail et ne peut se transmettre que d'une manière directe de maître à élève, contrairement aux modes hawzi et aaroubi qui demandent moins de concentration et qui n'exigent pas forcément une formation auprès d'un maître», a-t-elle ajouté. Son intérêt pour la nouba est aussi motivé par le souci de la préservation de ce style musicale, car «la nouba est menacée de disparition puisque la moitié du répertoire s'est perdue avec le temps». Ainsi, après avoir achevé une première série des douze modes, Beihdja Rahal a entamé une deuxième série dont le sixième album, Nouba Ghrib, vient de voir le jour grâce au soutien d'Air Algérie et de l'ONDA.Beihdja Rahal a aussi relevé l'importance de la transmission de la musique andalouse grâce à la formation afin d'assurer la relève. Elle a rappelé que c'est dans ce cadre qu'elle enseigne en France, au sein du programme du ministère de l'Education ELCO (Enseignement langue et culture d'Origine). Elle a également annoncé le lancement en septembre 2010 de classes de musique andalouse qu'elle animera dans le cadre de l'association «Rythme harmonie». Quant aux classes de hawzi, elles seront animées par Nacer Eddine Chaouli. A propos de la tournée qu'elle entamera jeudi prochain à la salle El Mouggar, elle confie : «Mon rêve est de faire une tournée dans les 48 wilayas du pays. Ces tournées sont l'occasion de me rapprocher du public algérien des différentes régions du pays. Car le public qui apprécie la musique andalouse ne réside pas uniquement à Alger ou dans certaines grandes villes»