Se dirige-t-on vers une année blanche ? Qu'adviendra-t-il de la scolarité de nos enfants ? Les vacances scolaires seront-elles supprimées pour rattraper le retard ? Toutes ces questions et bien d'autres encore hantent aujourd'hui parents et élèves alors que les tambours de la grève continuent de battre à un rythme effréné. «On ne comprend plus rien. Au lycée, les enseignants nous ont dit que la grève est prolongée et que leur mouvement ne s'arrêtera qu'une fois leurs revendications satisfaites. Beaucoup de nos professeurs nous ont même certifié que l'année blanche n'est pas à écarter. Je crains vraiment le pire», s'écrie Hanane, une lycéenne en proie au désarroi qui s'est emparé de toute l'Algérie depuis le début de cette énième grève dans le secteur de l'éducation. Un désarroi qui tourmente également les parents plus que jamais inquiets quant au devenir de leurs enfants. Il faut dire que la situation ne prête guère à l'apaisement et à la sérénité. Alors que les compositions étaient prévues pour dimanche dernier, les élèves se retrouvent sous la menace de l'année blanche ! «Les programmes des épreuves ainsi que leur répartition ont même été affichés, mais la grève est venue tout chambouler. Qui a raison et qui a tort ? Je ne sais pas et je ne suis pas capable de juger mais je sais une chose : l'avenir de mes enfants est en danger», confie pour sa part une mère de famille qui avoue ne pas comprendre pourquoi le dialogue entre les syndicats et le ministère de l'Education est dans l'impasse.Une impasse qui ne rassure personne. Et pour cause ! la grève déstabilise complètement les élèves, notamment les lycéens en pleine préparation pour le bac. «Nous révisons et nous nous préparons comme si nous allions vraiment passer nos examens. Mais il est clair que les rumeurs qui sont en train de circuler nous perturbent énormément. Le ministère parle d'une plainte au niveau de la justice pour arrêter la grève. De leur côté, les enseignants promettent d'aller jusqu'au bout de leur action. On est vraiment dans l'expectative», assure un groupe de lycéens que nous avons rencontrés à proximité d'un lycée de la banlieue d'Alger. Si l'angoisse se lit sur tous les visages, les élèves tentent tant bien que mal de se débrouiller pour rattraper un tant soit peu le retard accumulé. «On fait toujours des cours de soir pour se mettre à jour avec le programme. Nos enseignants qui font grève acceptent de dispenser des cours particuliers à leur domicile», révèlent de nombreux lycéens interrogés à ce propos. Ainsi, l'école ferme ses portes, une autre école parallèle vient la remplacer. C'est aujourd'hui le destin tragique auquel est livré notre système d'enseignement qui ne sort d'une crise que pour en connaître une autre. A quand le bout du tunnel ? A. S.