Photo : Riad Par Sihem Ammour à l'occasion de sa nouvelle production théâtrale Sherazade lalate el n'ssa, le Théâtre national algérien (TNA) a organisé, hier, une conférence de presse avec la metteur en scène tunisienne Dalila Meftahi, accompagnée d'une partie du staff de cette nouvelle œuvre théâtrale, dont la générale aura lieu à l'occasion de la célébration de la Journée internationale de la femme, le 8 mars à 19 heures avec Houda Benkamla dans le rôle de Sherazade et Halim Zribi dans le rôle de Shehyaray. Lors de cette rencontre, Dalila Meftahi a souligné que «le concept de Sherazade dans cette pièce est un autre concept que cette femme idyllique des mille et une nuits avec de longs cheveux soyeux et des yeux en amande qui fait fantasmer les hommes. Pour moi la véritable Sherazade c'est cette femme qui se lève à 6 heures du matin et qui prend le bus pour aller travailler au risque de se faire agresser. Sherazade, c'est cette mère de famille qui chausse des claquettes en plastique et trime sans relâche pour le bien-être de sa famille. Je ne veux pas trop dévoiler l'œuvre en elle-même. Je préfère que le public la découvre et juge par lui-même. Je préfère parler de cette expérience humaine et du partage de la passion du théâtre avec tous les membres de la troupe.» A ce sujet, elle expliquera que, lors de l'intense travail qui a duré tout un mois, l'ambiance était très conviviale et très enrichissante en soulignant qu'il n'y avait pas une très grande différence entre le théâtre algérien et le théâtre tunisien puisque les deux peuples partagent beaucoup de choses en commun. Le seul point de discorde avec la troupe, c'est le rythme effréné et la discipline qu'elle a imposés dès le départ, mais ces différends se sont vite aplanis. Elle précisera qu'au sein du Théâtre national algérien elle n'a eu aucune entrave et que toutes les portes lui ont été ouvertes, déclarant à ce sujet : «Cela s'est répercuté sur la concrétisation de ce projet, car il n'est pas toujours facile d'éclairer le chemin de la création.» Par ailleurs, Dalila Meftahi a tenu à rendre hommage au travail colossal des techniciens et des machinistes algériens avec lesquels il y a eu de véritables moments de partage et d'enrichissement mutuel. Elle précisera aux nombreux journalistes présents qu'«en 2010, on ne peut se permettre de commettre des erreurs. Pour produire un travail de qualité, une œuvre consistante et pérenne, il faut partager la même passion du théâtre et le même rêve. Il ne s'agit pas de nationalité ou d'individus mais il s'agit avant tout d'un état d'esprit au service de l'esthétique théâtrale». Quant à l'assistante de la mise en scène, l'Algérienne Souad Sebki, elle confiera : «J'ai beaucoup appris de cette expérience, je ne me considère pas comme son assistante mais comme son élève. Sincèrement, elle n'a pas été avare de ses connaissances, elle a tout donné à chaque membre de la troupe.» A propos du volet technique, qui revêt un caractère particulier dans cette pièce se basant sur le concept du théâtre visuel en tant que spectacle à part entière, plus connu sous le terme de «théâtre El Fordja», les Tunisiens Hatem Lahchicha, concepteur de son, et Amir Layouni, concepteur de musique, ont déclaré : «Nous avons découvert de véritables potentialités chez les techniciens et les machinistes algériens qui nous enrichissent de leur expérience et compétences.»