Photo : Riad Par Ghada Hamrouche à quelques heures de l'ouverture du Sommet Union européenne (UE)–Maroc à Grenade dans le sud de l'Espagne, pour la négociation du statut avancé du Maroc auprès des 27, le président sahraoui, M. Mohamed Abdelaziz, a averti les partenaires européens contre tout marchandage au détriment du peuple sahraoui. La mise en garde de l'UE a spécialement pointé du doigt «toute relation avec le Maroc au détriment du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui». Dans une déclaration à l'agence sahraouie (SPS) reprise par l'agence de presse algérienne (APS), Mohamed Abdelaziz a rappelé que «le Maroc n'a aucune souveraineté sur le Sahara occidental occupé». De ce fait, «toute signature d'accords entre l'Union européenne et le Maroc qui engloberait les territoires ou les eaux du Sahara occidental occupé est une violation flagrante de la légalité internationale et une atteinte aux fondements de l'UE», a-t-il soutenu. Le président sahraoui expliquera que la signature d'accords de ce type est «une implication déplorable des Européens dans une action immorale et illégale qui s'accomplit sur les cadavres des Sahraouis et qui foule les droits de l'Homme». M. Abdelaziz ne manquera pas, dans ce sillage, de mettre en exergue la gravité de la situation au Sahara occidental. Les développements «graves» du conflit au Sahara occidental, du fait de la «violation» par le Maroc de la légalité internationale et de son «ignorance» du code international humain, incitent les Sahraouis à rafraîchir la mémoire des pays membres de l'UE, les appelant à se souvenir que le Sahara occidental est «une question de décolonisation supervisée par les Nations unies à travers la Minurso». Pour le président sahraoui, la présence marocaine au Sahara occidental depuis le 31 octobre 1975 est «une occupation militaire illégale qui a conduit à un véritable drame du peuple sahraoui qui se poursuit jusqu'à présent». M. Abdelaziz a également rappelé aux dirigeants de l'UE que le gouvernement marocain «refuse d'appliquer les exigences de la légalité internationale, la décision de la Cour internationale de justice et la référence juridique des Nations unies sur l'exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental comme un territoire qui ne jouit pas de l'autodétermination, tout comme il se désengage des accords signés avec la partie sahraouie sous l'égide de l'ONU». «Le Maroc exerce les pires violations des droits des Sahraouis au Sahara occidental occupé, dans le sud du Maroc et dans les endroits où ils sont présents sur le territoire marocain et ce, de l'aveu même du Parlement européen et d'organisations internationales, y compris la haute commission onusienne des droits de l'Homme, Amnesty International, Human Rights Watch, l'organisation internationale de lutte contre la torture et autres…» Par ailleurs, le président sahraoui a rappelé aux pays européens qui tiennent leur premier sommet avec le Maroc que les autorités de ce dernier «ont arrêté un grand nombre de Sahraouis», particulièrement «les six détenus politiques sahraouis» que «le gouvernement marocain s'apprête à juger devant des tribunaux militaires pour avoir simplement rendu visite à leurs familles dans les camps de réfugiés sahraouis». Il conclura son message par le rappel du nombre de détenus dans les geôles marocaines. «Il existe dans les prisons marocaines quelque 50 détenus politiques sahraouis, plus de 500 civils disparus et 151 prisonniers de guerre sahraouis au Maroc et dont le sort est inconnu jusqu'à ce jour», affirmera-t-il.