À l'approche du sommet qui réunira l'Union européenne et le Maroc les 6 et 7 mars prochain à Grenade en Espagne, le président sahraoui a interpellé le chef du gouvernement espagnol, en sa qualité de président de l'UE, pour qu'il ne commette pas l'erreur d'accorder le statut avancé au Maroc, qui ne remplit pas les conditions d'octroi. Pour le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), “le Maroc ne remplit pas toutes les conditions d'octroi du statut avancé dans sa relation avec l'Union européenne”. À partir de là, il a adressé un message au président en exercice de l'Union européenne, le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero, à la veille du sommet UE - Maroc prévu les 6 et 7 mars à Grenade (Sud de l'Espagne), dans lequel il a souligné que “le Maroc ne remplit pas, aujourd'hui, les conditions d'octroi de statut avancé auprès de l'UE”, tout en soulignant que “le royaume du Maroc viole la charte des Nations unies concernant la décolonisation et refuse d'appliquer les décisions pertinentes de la Légalité internationale”. Par la même occasion, Mohammed Abdelaziz a demandé aux pays membres de l'UE d'“œuvrer à amener le royaume du Maroc à se conformer aux exigences de la légalité internationale, à cesser ses graves violations des droits de l'homme et à permettre l'organisation d'un référendum pour l'autodétermination du peuple sahraoui sous l'égide des Nations unies, sans compter la libération de tous les détenus politiques sahraouis et l'ouverture des territoires sahraouis aux observateurs et journalistes indépendants”. Dans son message, le patron du Front Polisario a insisté sur la nécessité “de résilier immédiatement toutes les conventions conclues avec le Maroc et qui concernent les territoires sahraouis occupés et de ne plus signer de telles conventions pour se conformer à la Charte des Nations unies et aux fondements juridiques et moraux régissant l'UE”. Il argumentera sa requête en rappelant les “crimes et les massacres” perpétrés par le Maroc à l'encontre du peuple sahraoui ainsi que les “violations” des lois humanitaires internationales. Ainsi, le président sahraoui soulignera que “le Maroc a érigé un mur militaire pour diviser le Sahara occidental”, tout en précisant que le mur “est composé de dizaines de milliers de soldats, de tonnes d'appareils militaires et de millions de mines dont des mines antipersonnel prohibées, tout cela avec les fonds des aides européennes”. Il conclura sa correspondance en estimant que “le Royaume du Maroc viole le droit international en pillant les richesses naturelles du Sahara occidental”, et que “Rabat se soustrait à ses engagements pris en 1991 avec la partie sahraouie, à savoir le Front Polisario sous l'égide des Nations unies concernant l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui”. Reste à savoir si Zapatero, dont la position sur le conflit sahraoui est des plus ambiguës, tiendra compte de la réalité des territoires sahraouis.