Photo : Riad Par Samir Azzoug Le ministre de l'Education nationale, M. Boubekeur Benbouzid, a affirmé hier que 92% des enseignants grévistes ont regagné leurs postes, affirmant qu'il n'y aura pas d'année blanche. Pour rattraper le retard du fait de la grève, une semaine sera déduite des vacances de printemps ou bien des cours seront dispensés tous les samedis durant un mois, a-t-il souligné. Il a rappelé les mesures devant être prises contre les enseignants refusant de mettre fin à leur grève, en allusion à ceux relevant du CNAPEST, «dont l'avis de fin de grève n'est pas encore parvenu au ministère de tutelle». Ainsi donc, la saga des protestations dans le secteur de l'éducation connaît-elle enfin son épilogue ? Atteignant leur apogée depuis le 24 février dernier, les grèves conduites par différents syndicats du secteur ont tenu en haleine aussi bien la société que les pouvoirs publics. Après une paralysie quasi-totale des établissements scolaires, le constat fait hier au niveau des différentes régions du pays fait état d'un retour graduel à la normale. Cette accalmie fait suite aux injonctions émises par la tutelle (le ministère de l'Education nationale) et renforcée par une décision de justice à l'endroit des enseignants, priés de rejoindre leurs postes sous peine de sanctions sévères : retrait sur salaire, sur prime de rendement, destitution des postes pour les enseignants et poursuites judiciaires à l'encontre des syndicats récalcitrants. Le ministère prévoyait même la création de 50 000 nouveaux postes d'emploi en faveur des titulaires de licence pour remplacer les enseignants radiés. Tout en dénonçant ces pratiques, les qualifiant d'«intimidation» et d'«entraves au droit syndical», malgré le soutien de différents syndicats issus des autres secteurs, les ténors de la protesta semblent enclins à lâcher du mou au grand bonheur des écoliers et des parents d'élèves. Le constat est particulièrement positif pour les établissements des cycles primaire et moyen. L'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (UNPEF), l'un des deux syndicats qui ont mené le mouvement de protestation depuis le 24 février dernier, a demandé à ses adhérents de reprendre les cours. Le mot d'ordre est largement suivi à travers le territoire national. De Tlemcen à Annaba en passant par Béjaïa, Tizi Ouzou, Bouira, Constantine, Aïn Defla et Alger, tous les correspondants font état de la reprise des cours dans la totalité des établissements scolaires du premier et second cycle. Il est d'ailleurs fait état que les examens du second semestre auront lieu dans des conditions normales. Le doute persiste au niveau des établissements du cycle secondaire. Même si quelques individus ont pris des décisions à titre individuel de reprendre le travail, le gros du corps des enseignants du secondaire a préféré attendre la tenue du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST) pour statuer sur la démarche à suivre. Mais tous les indices indiquent une tendance à la suspension du mouvement de protestation. Hier, les comptes-rendus des correspondants exerçant dans les différentes régions du pays attestent de la poursuite de la grève dont le taux de participation reste important (plus de 70% dans la wilaya de Béjaïa). Le sort des lycéens est donc tributaire de la décision qui sanctionnera, aujourd'hui, la réunion du conseil national du CNAPEST. Malgré la déception et la colère des enseignants face à l'intransigeance de la tutelle, l'argument phare de la reprise des cours est le respect de la décision de justice du 1er mars les intimant à cesser la grève. Désormais, le gros du chalenge est la récupération des heures de cours ratées par les élèves, particulièrement ceux en classe d'examen.