Les femmes actives sont de plus en plus nombreuses dans la société et présentent un poids économique et social important sur le marché du travail en Algérie. Entre enseignement, milieu hospitalier, milieu industriel public et privé, les femmes occupent une place prépondérante, dont bon nombre d'entre elles à des postes de responsabilité. Il est clair qu'elles représentent un marché attractif de choix. Outre leurs bagages intellectuels, les femmes se montrent plus offensives et aussi compétitives que leurs collègues hommes, de telle manière qu'elles sont devenues de plus en plus convoitées par les initiatives de recrutement. Les femmes au foyer peuvent, de leur côté, représenter un marché économique intéressant. Leur apport financier, en tant que première cible des consommateurs, réservant une partie des revenus familiaux pour des dépenses liées aux voyages, au shopping, aux activités de loisirs et sportives ou aux produits de beauté, pèse d'une manière significative sur l'économie mondiale. Si le monde développé a compris l'apport de la femme et l'importance du message qu'elle peut très bien véhiculer, cela n'est pas le cas dans la société algérienne. On ne s'en souvient qu'à des occasions bien précises, pas toujours dans le sens positif. Puisque l'utilisation de l'image de la femme-objet n'est pas toujours porteuse. Bien au contraire. En Algérie, l'attention accordée aux femmes est ponctuelle. Ce 8 mars, comme l'exige la tradition algérienne, des opérations marketing ciblant la gent féminine sont lancées dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la femme. Quelques promotions ont été proposées, notamment dans des parfumeries, chez des opérateurs de téléphonie mobile, restaurants ou salles de remise en forme. La compagnie Air Algérie s'est distinguée, quant à elle, par la proposition d'une promotion intéressante avec une remise de 50% sur toutes les destinations. Il est déplorable de constater que ces opérations promotionnelles à l'attention des femmes restent très ponctuelles. Il conviendrait normalement que tous les opérateurs cités plus haut, vu la part de marché que représente la gent féminine, multiplient ce genre d'initiatives si l'on veut promouvoir un segment du marché. La journée du 8 mars, transformée en une demi-journée chômée et payée, rend compte de la part du marché du travail que se sont taillées les femmes. Lorsque les entreprises «libèrent» les femmes dans l'après-midi de cette journée, il est aisé de constater que celles-ci envahissent en grand nombre les artères des grandes villes et ont vraisemblablement réussi le pari de se faire une place dans un monde qui leur été réservé. Loi du marché oblige, le prix de la rose que l'on doit traditionnellement offrir aux femmes, passe du simple au triple. F.B.-C.