«Le problème des travailleurs payés au cachet est une réalité, un problème auquel la radio tente de trouver une solution […] mais je persiste et signe : les problèmes ne se règlent pas dans l'anarchie.» Le directeur général de la radio nationale, Toufik Khelladi, a ainsi résumé sa position vis-à-vis de la grève observée depuis dimanche par un groupe de journalistes et réalisateurs de la radio El Bahdja, payés au cachet.S'il a tenu à apporter ces précisions, c'est que, dit-il, il n'a pas attendu ce mouvement pour aborder ce problème. «Nous avons travaillé sur le sujet depuis huit mois», a-t-il révélé, documents à l'appui. Mieux, notre interlocuteur, qui nous a reçu dans son bureau au siège de la radio nationale à Alger, a indiqué que le travail qui se fait est entrepris avec la section syndicale de l'entreprise. «Ce sont des gens responsables», dit-il des syndicalistes affiliés à l'UGTA, pour qui, assure-t-il, «toutes les portes sont ouvertes».Et pour rétablir les choses dans leurs faits, précise le directeur général, il a rappelé que pour tenter de juguler ce qu'il qualifie de situation «anormale», la direction a élaboré un nouveau barème des paiements. Dans un deuxième temps, ajoute-t-il, les responsables ont effectué une «identification précise» des salariés qui travaillent au cachet. «J'entends, avec le partenaire social, régler les problèmes de manière légale et organisée», dira-t-il. Cependant, Toufik Khelladi s'interroge sur les motivations de cette grève. «Je marque mon étonnement sur le fait que les gens ne fassent pas une demande d'audience. Je m'étonne que l'action s'est faite avec une fédération dont les membres ne se sont pas réunis…», a-t-il indiqué avant de préciser qu'«à aucun moment la fédération n'a tenté de rencontrer la direction générale». «Je me pose la question sur les motivations d'une telle action», a-t-il poursuivi. Mais pour afficher ses bonnes intentions, M. Kelladi avoue avoir reçu les représentants de la fédération il y a quelques jours. S'il dit avoir «bon espoir d'arriver à régler ce problèmes [des cachetiers, ndlr] le plus vite possible», le premier responsable de la radio dit avoir saisi la justice. Cette action est, selon lui, le seul recours possible envers des gens qui ont, selon lui, «tenté d'empêcher la continuité du service public qu'accomplit la radio El Bahdja». A rappeler que dimanche et hier, un groupe de journalistes travaillant à plein temps mais payés au cachet à la radio El Bahdja, ont entamé une grève illimitée pour demander notamment d'être régularisés. Ils ont occupé la salle de la rédaction avant d'y être délogés en fin d'après-midi par la police. Certains d'entre eux travaillent à plein temps depuis plusieurs années. Hier, en fin de journée, ils ont demandé audience à la direction générale. Ils demandent essentiellement d'être réintégrés. A. B.