Synthèse de Badiaa Amarni Hier, les pays membres de l'Union européenne (UE) ont affiché leurs divisions quant aux nouvelles propositions de compromis à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Certains pays se sont même montrés hostiles à l'exemple de la France. M. Pascal Lamy, directeur général de l'OMC a soumis, vendredi dernier, aux principales puissances commerciales au nombre de sept (Etats-Unis, UE, Brésil, Inde, Chine, Australie et Japon) une série de chiffres sur les deux chapitres clés du cycle de Doha pour la libéralisation des échanges : l'agriculture et les produits industriels. Ce qui n'est pas pour satisfaire l'ensemble des Etats membres, dont certains estiment qu'elles ne permettront pas un accord équilibré. Car les pays européens attendent des grands pays émergents plus d'ouverture de leurs marchés aux produits industriels et aux services en échange des efforts auxquels consentent les Européens pour ouvrir leurs marchés agricoles. Il faut savoir que plusieurs Etats membres ont affiché leurs réserves, voire leur opposition, en citant en particulier «le caractère déséquilibré du compromis», alors que le mandat qu'ils ont confié à la Commission stipule qu'un accord devrait être «équilibré». La France, la Hongrie et la Lituanie, suivies par l'Italie et l'Irlande, ont montré une certaine hostilité à la nouvelle proposition. La France, elle, a indiqué devant les autres Etats membres qu'elle n'est «pas en mesure d'accepter le texte en l'état», en déplorant qu'il ait «un coût négatif en matière agricole» et que les propositions en matière de produits industriels ne permettent «aucun accès réel aux marchés émergents». Par ailleurs, d'autres Etats membres, tels le Royaume-Uni et la Suède, les Pays-Bas, l'Allemagne ou l'Autriche, ont soutenu, hier, les nouvelles propositions de Pascal Lamy, en ce sens que certains ont approuvé le compromis qui est sur la table. Beaucoup de chemin reste à faire avant de parvenir à un éventuel accord qui puisse être accepté par les 27 Etats membres. Entre autres propositions de l'OMC, il y a lieu de retenir que les pays riches devront réduire leurs subventions, accusées par les pays du Sud de saper les cours mondiaux et de pénaliser leurs paysans. Les plus gros pourvoyeurs de subventions feront les plus gros efforts : l'Union européenne (UE) devra réduire les siennes de 80%. Son plafond autorisé tombera de 110,3 à 22,06 milliards d'euros. Cela pour ce qui est des subventions agricoles. Pour ce qui est des droits de douane agricoles, les grands exportateurs agricoles comme le Brésil réclament une baisse des droits de douane appliqués par les importateurs. L'objectif est une baisse de 54% en moyenne pour les pays développés.