Mêlant les formes, les couleurs, les styles et les techniques, un collectif d'artistes femmes peintres a rendu un hommage poignant à la gent féminine à travers une trentaine de tableaux exposés actuellement à la salle de conférences de l'Institut Cervantès d'Alger. Inaugurée jeudi dernier à l'occasion de la célébration de la Journée internationale de la femme et intitulée «Feminino Plural» (féminin pluriel), cette exposition abrite les œuvres de neuf femmes peintres d'Algérie et d'Espagne qui sont Meriem Benchaabane, Amel Daoudi, Silvia Galdeano, Valentina Ghanem, Aïcha Hadj Saddok, Nadya Hamrene-Haffaf, Djahida Houadef, Hadia Khelif et Margarida Riera. Dès l'entrée, trois grands tableaux dans lesquels trône une silhouette de femme accueillent les visiteurs. Réalisés par Valentina Ghanem, qui a opté pour la technique mixte sur toile, chaque tableau représente l'automne, l'hiver et l'été. Sur chacun d'entre eux, une femme en tenue d'Eve laisse découvrir ses courbes sublimes, le tout empreint des couleurs de ces saisons. Dotées d'une extrême sensualité, ces œuvres font miroiter toute la beauté de la femme. A leurs côtés, trois tableaux de Nadia Hamrene, réalisés avec la technique de peinture sur verre. Cette dernière a mis en avant le thème de la liberté avec des couleurs très vives et osées. Les sujets abordés sont variés, chaque plasticienne a exprimé la femme à sa manière et de quelle manière ! Un régal visuel. Aussi, l'artiste Meriem Benchaabane s'est distinguée par son originalité en abordant la femme arabe et africaine vue par l'Occident. Jouant sur les clichés de la femme au hammam, tels que le tableau Bniqua ou encore celui de la femme africaine proche de ses racines, elle engendre de pures merveilles. Tel un livre de contes, l'aile abritant les œuvres de Meriem invite le visiteur au rêve. Avec la technique d'acrylique sur toile, elle accentue le côté orientaliste de ses tableaux. Quant à la plasticienne Hadia Khelif, qui peint avec la technique mixte, elle mettra en avant ses influences précolombiennes mêlées au folklore africain pour le tableau la Révolution des espèces. Margarida Riera se laissera, elle, aller à une imagination démesurée et ô combien poétique. En outre, la femme dite par les femmes ne laisse nullement insensible. Révolte, passion, douceur et sensualité sont racontées en silence par des tableaux. Un véritable assemblage de petites parties de vie de chaque artiste ou encore de son véritable talent. Organisée par l'ambassade d'Espagne à Alger, en collaboration avec l'Institut culturel espagnol Cervantès d'Alger, lieu de sa tenue, et l'agence espagnole de coopération internationale et pour le développement, l'exposition «Féminin pluriel» est visible tous les jours, sauf le week-end. W. S.