Il est de ces dates qui nous interpellent chaque année pour que nous fassions une halte et que nous puissions réfléchir sur des événements ou des situations inscrites au calendrier national ou universel. On pourrait toutefois se demander à quoi aboutissent concrètement ces journées et si des avancées sont réalisées, ou s'il s'agit juste d'une célébration formelle. L'un des exemples les plus palpables de l'inertie est sans conteste la condition des personnes handicapées qui ne voient aucune évolution marquer leur vie. Cette frange de la population se plaint d'ailleurs que les pouvoirs publics ne pensent à elle que lors de rendez-vous précis, soit le 14 mars et le 3 décembre de chaque année, sans que des changements viennent améliorer leur quotidien. Personne n'ignore les difficultés auxquelles les handicapés sont confrontés chaque jour, ni les besoins qui sont les leurs, et sans la satisfaction desquels ils ne peuvent pas vivre normalement, ou à-peu-près normalement, sachant à quel point leurs contraintes sont grandes. Les moyens dont ils ont besoin selon leur infirmité, lorsqu'ils sont disponibles, sont loin d'être à leur portée. Les appareillages et autres équipements font défaut dans notre pays, alors que les dons provenant de l'extérieur restent souvent bloqués au port pour de longues périodes. Encourager la fabrication des différents types de matériel nécessaire à ces personnes s'avère une nécessité au vu des difficultés auxquelles elles font face. Autant dire que leur prise en charge est problématique, les autorités censées prendre leurs préoccupations à bras-le-corps pour minimiser leurs souffrances faisant preuve de beaucoup de lacunes. A commencer par leur insertion dans le monde du travail qui leur assurerait l'autonomie. Les facilitations destinées à encourager les entreprises à recruter des handicapés n'ont pas donné le résultat escompté, déjà que le taux de 1% des effectifs en faveur des handicapés ne peut concerner qu'une partie minime de cette catégorie. En tout cas, il reste beaucoup de chemin à parcourir dans ce sens, alors que la pension attribuée à cette frange est dérisoire par rapport aux besoins de ses membres. Pis, elle est assimilée à un affront quand il s'agit de leur accorder 300 DA lorsque l'invalidité est inférieure à 100%. Il faut reconnaître aux handicapés une force de caractère inébranlable et une volonté de fer qui leur font surmonter bien des obstacles et souvent dépasser leur condition. Leurs revendications sont celles de personnes exigeant leurs droits et refusant d'être considérées comme des assistées. Le droit au travail, au logement, à l'accès aux soins, à l'acquisition des équipements qui leur sont nécessaires, les accès spécialement conçus pour rendre leurs déplacements plus aisés, c'est en somme ce que réclament les handicapés et que les pouvoirs publics tardent à prendre en compte. Les journées nationales et internationales se suivent et se ressemblent en ce qui concerne cette population, il reste à espérer que, d'ici au prochain rendez-vous, certaines de leurs doléances seront satisfaites. Il faudrait juste un peu de volonté de la part des autorités. R. M.