Les exploitants étrangers sont exclus de la pêche au thon dans les eaux territoriales algériennes. Cette pêche est désormais réservée aux opérateurs algériens. C'est en résumé la décision prise par le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques reprise hier par l'APS. L'Algérie n'a donc pas attendu la fin des travaux de la convention sur le commerce international des espèces sauvages menacées (CITES), (entre autres, le thon rouge en Méditerranée) qui se tient à Doha (Qatar) du 13 au 25 mars en cours, pour décider à partir de cette année d'interdire la pêche de cette espèce de poisson au large des côtes algériennes aux exploitants étrangers. En clair, seuls les thoniers nationaux pourront participer à la campagne de pêche commerciale du thon rouge. Cette décision n'a rien d'étonnant puisque les pays riverains de l'Atlantique n'ont pas attribué d'autorisation pour pêcher cette espèce aux pays tiers suite à la directive de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (ICCAT), demandant que chaque pays n'utilise que ses propres moyens de pêche afin de diminuer les quotas. A ce propos, il est utile de rappeler que l'ICCAT, qui rassemble les Etats pêcheurs, a décidé en 2009 de ramener le quota de pêche autorisé à 13 500 tonnes en 2010 contre 19 500 tonnes l'année d'avant. Pour rappel, l'Algérie a auparavant accordé des licences de pêche des grands migrateurs halieutiques à durée déterminée du 1er au 31 mai. Dans ce cadre, le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques fait savoir qu'un quota d'affrètement de 223,4 tonnes a été proposé aux exploitants étrangers durant la campagne de 2009. Notons que le thon rouge figure parmi les espèces les plus menacées proposées à l'inscription dans l'annexe I de la CITES, synonyme d'interdiction de son commerce international. Les espèces inscrites à l'annexe I sont les plus menacées de toutes les espèces animales et végétales couvertes par la Convention affiliée à l'ONU. L'inscription du thon rouge dans l'annexe I de la convention a été proposée par la principauté de Monaco en 2007 suite à un constat faisant état de disparition des deux tiers des stocks de cette espèce en Méditerranée et ce, entre 1957 et 2007, et de 82% en Atlantique ouest entre 1970 et 2007. Grand migrateur, ce poisson se reproduit uniquement dans le golfe du Mexique et en Méditerranée où se font 80% des captures. Il faut savoir enfin que, depuis son entrée en vigueur en 1975, la CITES régule ou interdit déjà le commerce de 34 000 espèces de faune et de flore sauvages. Elle ne s'occupe pas directement de la gestion des espèces sauvages, mais régule les échanges commerciaux, voire les interdit quand leur surexploitation ajoutée à la dégradation de leur habitat risque de conduire à leur perte. A ce jour, 34 000 espèces ont été placées sous sa protection et, au total, 40 propositions seront étudiées lors de la réunion de Doha. Z. A.