Synthèse de Lyes Menacer Plus de cent mille «chemises rouges», favorables à l'ex-Premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra, occupaient encore hier certains quartiers et rues de la capitale Bangkok, contraignant le Parlement à reporter sa session d'hier faute d'avoir pu réunir le nombre minimum de députés et de sénateurs. Selon le président du Parlement, plusieurs députes et sénateurs ont renoncé à se déplacer pour des «questions de sécurité». Plus de la moitié des 625 sénateurs et députés du pays doivent être présents pour ouvrir une session, mais seulement 100 sont venus hier, a indiqué le président du Parlement, Chai Chidchob. Des dizaines de milliers de «chemises rouges» favorables à l'ex-Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra, occupent en fait le centre de Bangkok depuis samedi soir, demandant la démission du Premier ministre Abhisit Vejjajiva et des élections anticipées. Le pouvoir craint des violences de la part des manifestants et a mis en place un quartier général de crise avec l'état-major militaire au sein du 11e régiment d'infanterie. Environ 50 000 membres des forces de l'ordre ont été déployés. Aucune violence n'a été constatée pour l'instant si ce n'est des grenades lancées lundi dernier dans l'enceinte d'un autre régiment, mais qui n'ont pas été liées au mouvement par les autorités. Les «rouges» ont lancé hier une spectaculaire opération destinée à montrer leur détermination : des centaines de manifestants ont volontairement donné leur sang, qui sera répandu dans l'après-midi devant le siège du gouvernement, symbolisant le «sacrifice» du peuple thaïlandais en faveur de la démocratie. Mais le gouvernement du Premier ministre, Abhisit Vejjajiva, demeure inflexible malgré la pression exercée par les pro-Thaksin qui a été évincé du gouvernement suite à un coup d'Etat en 2006, puis condamné à deux ans de prison pour «corruption». Il vit actuellement en exil, principalement à Dubai.