Photo : S. Zo Par Rachida Merkouche Le médicament générique est perçu depuis quelques années comme la solution idéale pour la réduction de la facture des produits pharmaceutiques et une alternative à leur importation. L'Etat a mis en place une politique d'encouragement de la production locale, avec l'élargissement progressif de cette démarche à de plus en plus de médicaments jusque-là importés. L'objectif est, bien entendu, l'allègement de l'enveloppe financière consacrée annuellement à l'acquisition de ces produits auprès de fournisseurs étrangers, une enveloppe qui a frôlé en 2005 un milliard d'euros, dont 70% pour des médicaments achetés à l'étranger. Cette politique pèche toutefois par certaines insuffisances qui freinent pour l'instant son succès, comme le fait de ne pas avoir associé les pharmaciens à l'encouragement du générique. Rares, en effet, sont ceux qui apportent leur soutien à cette stratégie à travers l'orientation de leurs clients vers une approche locale. Pis, certains propriétaires d'officine ne cachent même pas leur réticence par rapport aux produits pharmaceutiques fabriqués localement ainsi que leur doute quant à l'efficacité de ces derniers, et ne manquent pas de l'exprimer au risque d'attiser les craintes des citoyens. L'absence de sensibilisation de ces derniers à l'équivalence des médicaments produits dans notre pays avec ceux acquis à l'étranger ainsi que le manque de confiance qui entoure généralement tout ce qui est local alimentent les réticences des consommateurs. La peur de ne pas guérir et de voir sa pathologie s'aggraver accapare forcément l'esprit des malades qui font confiance aux traitements fabriqués ailleurs. Tout changement de produits au moment de leur approvisionnement au niveau des officines provoque leur réserve, d'autant que, jusqu'à ce jour, les génériques ne bénéficient pas encore d'une bonne promotion. Ils avaient le droit d'être refusés tant que le médicament princeps était sur les étagères, mais les nouvelles mesures interdisent désormais l'importation des produits pharmaceutiques manufacturés dans notre pays. Egalement parmi ces mesures, celle invitant les conditionneurs à ne pas dépasser l'échéance fixée à mars 2011 pour fabriquer eux-mêmes les produits thérapeutiques. Le succès de la politique de l'encouragement du générique passe par là, mais aussi et surtout par l'implication des consommateurs qu'il faut convaincre de l'équivalence entre la molécule mère et le générique à travers aussi bien le respect des formules que la sensibilisation.