Photo : Riad Par Ali Boukhlef Le parti du Front de libération nationale ne fait pratiquement plus de propositions de loi au niveau de l'Assemblée nationale, mais il crée une commission juridique pour «proposer des lois». Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du parti, a installé cette commission et en a profité pour donner ne serait-ce que sa vision des droits de l'Homme et des libertés. Le thème étant très large, Abdelaziz Belkhadem a préféré axer son intervention sur des points bien précis. A commencer par l'un des sujets qui font toujours polémique dans le pays, la liberté de culte. «La Constitution garantit le principe de la liberté de culte», estime le représentant personnel du président de la République. Mais selon lui, il reste à déterminer si celui qui change de religion peut être classé dans le chapitre «liberté de culte» consacrée par la loi ou s'il tombe sous la loi religieuse qui le considère comme «renégat». «Cependant, poursuit-il, une levée de boucliers a été constatée lorsque l'Algérie avait décidé de mettre en place une loi régissant les cultes autres que musulman. Pourtant, il n'y a rien d'anormal, puisque nous avons juste voulu contrôler les associations chrétiennes et les constructions des lieux de culte comme nous avons l'habitude de le faire pour les mosquées.» Selon l'orateur qui dit «respecter les pratiquants des autres religions», «la loi doit être appliquée à tous». Sur un plan plus large, le secrétaire général du FLN pense que la clé des libertés «est la liberté d'expression» qui, selon lui, charrie d'autres libertés. Cela l'amène d'ailleurs à évoquer le droit à la constitution de partis politiques. «Je n'ai pas dit que je suis contre la création de nouveaux partis. J'ai juste dit que la scène politique a suffisamment de courants permettant à chacun de se retrouver», a-t-il indiqué à l'adresse de Mohamed Saïd, président du MJD (non agréé) qui l'a accusé récemment de soutenir la fermeture du champ politique. A préciser que cette commission est présidée par le sénateur Salah Souileh aux côtés de l'ancien diplomate Abdelmadjid Azedine et du député Messaoud Chihoub. Elle devra rendre publiques les conclusions de ses travaux dans «trois à quatre mois».