De notre envoyé spécial à Tamanrasset Samir Azzoug Le rapport budget-réalisation a longuement été abordé, hier, par les différents intervenants lors de la deuxième journée d'information sur la préservation de la biodiversité dans les parcs de l'Ahaggar et du Tassili. La clôture de la première phase du projet hyponyme entrepris et co-financé par l'Etat algérien et le Fonds de l'environnement mondial (FEM), impose une halte pour, d'abord, faire le point sur les réalisations, ensuite élaborer la prochaine étape. Durant les interventions de la matinée, un petit vent de malaise et de reproches à peine dévoilés semblait planer au sein des représentants du PNUD (Programme des Nations unies pour le développement) et les experts et gestionnaires nationaux. Même si la veille le représentant résident du PNUD en Algérie, M. Mamadou M'baye, avait loué le «travail extraordinaire» des directeurs, révélé par une évaluation faite par des experts «indépendants», son adjointe, Mme Ayshanie Médagangoda-Labé, s'est, de manière sibylline, interrogée sur l'apport du gouvernement algérien dans l'exercice en déclarant attendre les interventions des prochains conférenciers (elle était la première) pour l'éclairer sur le «le co-financement attendu (pour la première phase du projet), qui est de l'ordre de 2,34 millions de dollars», affirmant que plus de 95% du budget alloué a été déboursé. Cette «attente» est venue clôturer une rapide mise au point sur le rôle et les prérogatives du PNUD et du FEM dans ce genre d'opérations. Elle informera que le FEM est impliqué dans 570 projets à travers le monde pour 8,74 milliards de dollars. S'agissant de l'Algérie, le Fonds est impliqué dans 8 projets, dont 6 avec le PNUD, pour un montant de 13 millions de dollars. Deux autres projets sont inscrits en prévision, dont un avec le PNUD, pour une enveloppe de 14 millions de dollars. Les intervenant suivants répondent, sans concessions, par des données détaillées et chiffrées sur les réalisations opérées suivant le plan d'action du projet Ahaggar et Tassili. M. Sid Ali Ramdane, coordinateur national du projet, rappelle que l'élaboration du plan d'action a pris du retard (4 ans), alors que la première phase, ratifiée en 2005, était prévue pour durer 3 années. Pour les actions menées par la partie algérienne, il citera une panoplie de mesures et de matériels acquis au profit des deux parcs. On notera qu'en matière de ressources humaines, une cinquantaine d'agents, jouissant du statut de fonctionnaires publics ont été recrutés. Au sujet du renforcement institutionnel, M. Ramdane fait référence à l'élaboration de textes réglementaires déterminant le plan d'aménagement des statuts types des deux parcs (Ahaggar et Tassili). Pour ce qui est de l'acquisition de matériel, il énumère des outils destinés à l'observation, à la télécommunication, au camping et au déplacement. Le coordinateur national du projet révèlera également l'élaboration d'une documentation sur la région (études, manuels…). Pour plus de détails, les directeurs respectifs des parcs de l'Ahaggar et du Tassili entrent en scène. M. Mourad Ighilahriz, chef de projet local et directeur de l'Office du parc national de l'Ahaggar (OPNA) qui s'étale sur plus de 450 000 km2, chiffrera les ouvrages réalisés (bibliothèque et musée de l'OPNA, puits, aérogénérateurs, pompes solaires…), matériel acquis (machines à coudre pour les femmes de la région, kits solaires mobiles), l'apport en ressources humaines ainsi que les formations et études menées. Concernant l'apport financier, M. Ighilahriz précise que de 1989 à 2009, 2 750 millions de DA, 38 millions de dollars ont été alloués en budget de fonctionnement de l'OPNA. Pour l'équipement, l'office à reçu 339 millions de DA, (4,8 millions de dollars) en trois tranches. Le total étant d'une moyenne de 1 800 millions de DA, soit 25 millions de dollars. Après avoir mentionné pratiquement le même genre d'acquisition au niveau du Parc du Tassili (superficie de 130 000 km2), son directeur, M. Salah Amokrane affirme que l'Office du parc national de Tassili (OPNT) a reçu pendant 10 ans une moyenne de 100 millions de DA par an. Soit un total de 1 000 millions de DA (10 millions d'euros). De 2005 à 2009, 250 millions de DA (2,5 millions d'euros) ont été alloués en budget d'équipement. Le montant global se chiffre à 12,5 millions d'euros. Ceci est la réponse des gestionnaires et responsables algériens aux interrogations du PNUD.