Après la Grande-Bretagne, d'autres pays devraient réagir à l'utilisation de leurs passeports par les services israéliens dans l'exécution d'actions terroristes. Les membres du Mossad, auteurs de l'assassinat du cadre du Hamas, ont utilisé des passeports français, irlandais, allemands et australiens également falsifiés. Pour manifester son courroux, le Royaume-Uni a annoncé, mardi dernier, l'expulsion d'un diplomate israélien. La mesure confirme la responsabilité d'Israël dans l'utilisation de faux passeports britanniques pour l'assassinat de Mahmoud Al Mabhouh dont le corps a été retrouvé le 20 janvier dans un hôtel de Dubai. De son côté, le parquet de Paris a annoncé avoir ouvert une enquête préliminaire pour faux et usage de faux, détention de faux documents administratifs, prise du nom d'un tiers pouvant entraîner des poursuites pénales pour l'utilisation de quatre passeports français falsifiés ou utilisés sous de fausses identités. L'Australie attend les résultats de sa propre enquête avant de prendre d'éventuelles mesures contre l'Etat hébreu. Interpol avait émis 27 avis de recherche concernant des porteurs de passeports occidentaux, dont 12 Britanniques, 4 Français et 1 Allemand. Le diplomate expulsé était un membre du Mossad. Les Israéliens estiment que la décision britannique répond à des considérations électoralistes. «La décision d'expulsion est avant tout politique à l'approche des législatives début mai. David Miliband, le ministre des Affaires étrangères, qui mène depuis longtemps une politique anti-israélienne, veut ainsi mobiliser les voix des musulmans.» L'affaire n'est pas sans rappeler des précédents entre l'Etat hébreu et la Grande-Bretagne impliquant le Mossad. En 1986, alors que Margaret Thatcher était au pouvoir, un agent du Mossad avait laissé une enveloppe contenant huit passeports britanniques dans une cabine téléphonique en Allemagne. Ces documents avaient été falsifiés à l'ambassade d'Israël à Londres. Deux ans plus tard, des diplomates israéliens sont expulsés du Royaume-Uni. Mme Thatcher avait même ordonné la fermeture de l'agence du Mossad à Londres. La presse britannique s'est fait hier l'écho de l'expulsion du «diplomate» israélien. Le Guardian a qualifié Israël d'Etat «tyrannique». M. B.