«Championnat national à la baisse» est le titre retenu par un confrère pour dire que «X» journées se sont écoulées depuis le démarrage de la compétition sans qu'il y ait «aucun indice sérieux quant à l'amélioration du niveau de championnat national qui a vraisemblablement du mal à sortir de la médiocrité». Le rédacteur du papier s'interrogeant ensuite sur l'absence d'impact de «textes sécurisant les joueurs» alors que «la compétition continue de se dérouler dans l'indifférence presque générale, donnant rarement l'occasion aux fans de s'enflammer et de manifester leur joie». Ou encore, «les rencontres d'un bon niveau technique, on en voit de moins en moins» et, plus fort encore, donc cerise sur le gâteau : «Les derbys ne sont plus ce qu'ils étaient.» Ensuite, cet enchaînement : «Beaucoup de gens reprochent à «Y» [entraîneur] de ne compter que sur les joueurs chevronnés, autrement dit la vieille garde, et de ne pas offrir, par conséquent, leur chance aux jeunes, qui, las de jouer les éternels remplaçants, finissent par s'en aller.» En conclusion, ce constat tellement vrai : «Au lieu de chercher à élever le niveau de pratique, les clubs s'entêtent à courir après le résultat pour se tirer d'affaire. Le spectacle ? Personne ne s'en soucie. L'éthique ? Elle n'en est pas à la première violence. Quant aux jeunes, ils devront attendre que la situation se décante pour espérer une place au soleil.» Remarque : le constat ci-dessus évoqué peut avoir été fait par un confrère au lendemain du dernier week-end sportif, comme il pourra être fait pour le prochain, comme il risquera malheureusement de le demeurer à l'avenir. Pourtant, le papier évoqué a été signé par un de nos confrères, en l'occurrence Kaci Aggad, au cours du mois de janvier… 1987 dans les colonnes du très qualitatif et, toutefois, tout autant défunt hebdomadaire Algérie Actualité (n°1108). Autrement dit, plus grave que ce constat il ne resterait plus qu'à se tirer une balle, une vraie, dans le… pied. Il y a donc un quart de siècle déjà, le football national était en retard, en comparaison, sans doute, de ce qui se passait ailleurs. Et cela, alors même que Fergani, Belloumi, Tasfaout, Yahi et bien d'autres talents éclaboussaient de leur splendeur le championnat. Que dire alors aujourd'hui lorsque, exception faite d'une vingtaine de has-been encore en activité, le reste des effectifs de la compétition nationale est pratiquement composé de tocards. Un nébuleuse d'éléments, chaque saison, recyclés par la grâce de tours de passe-passe de présidents de club tout aussi malins les uns que les autres. Ou, du moins, sont-ils, en réalité, les seuls avec les… responsables des instances sportives nationales à le… croire. Le peuple, comme sur beaucoup d'autres choses de la vie, n'étant plus dupe. Donc, pour en revenir à la situation burlesque qu'offre, toutes responsabilités, attributions et rôles confondus, les acteurs directs du championnat de football, il n'y a vraisemblablement pas de grande différence entre la valeur du football national il y a une trentaine d'années et celle d'aujourd'hui. Ce qui autorise à en déduire, même arbitrairement, que les animateurs de la discipline n'ont pas arrêté de pédaler dans la choucroute. Du coup, autant dire que, les mêmes causes donnant les mêmes effets, les autorités en charge du sport ne font que dans l'illusion, faisant semblant de gérer quelque chose, les dirigeants de club d'exercer un management, les coaches d'apposer leur empreinte technique et l'intelligence tactique et, ce faisant, de peser sur le cours de la compétition et, enfin, des joueurs qui font semblant d'imiter, seulement par le look, c'est-à-dire la tignasse, les tics, les mimiques, les Baggio, Ronaldo, Beckham, Messi, Zidane. Finalement, seul le public n'en est plus à faire semblant. Lui qui a, enfin, tout compris. Si les mêmes causes ont continué d'influer sur le cours du temps, des évènements, cela veut donc dire que malgré leur présence, encore et encore -d'ailleurs, la preuve en est régulièrement apportée par le peu de propension des clubs à en tenir compte-, ces textes, si coercitifs soient-ils, donneraient-ils l'impression d'être ? Le football national garde intactes toutes «ses chances» de végéter et les responsables de ronronner. Les présidents de clubs, qui n'ont jamais tremblé, loin s'en faut, même devant la puissance hiérarchique de la Ligue nationale de football, n'intégreront pas, quelles que soient les menaces et autres conséquences qui en découleraient, les jeunes. L'idée la plus courante étant que cela pénaliserait le club (sic), les entraîneurs à leur tour continueront à ne faire confiance qu'aux vétérans à même d'assurer, sinon au minimum de préserver un résultat et, du coup, leur emploi (entraîneurs). L'essentiel pour les joueurs âgés sera, ce qui est quelque part légitime, de durer le plus longtemps possible tant que la conjoncture s'y prête et de remplir leur bas de laine. Quant aux sanctions officielles, tout ce beau monde s'en bat les flancs. Depuis le temps que les instances nationales n'arrêtent pas de menacer sans faire suivre d'effet leurs intentions, être interdit de recrutement au mercato (marché des transferts, ndlr) n'est pas aussi douloureux que cela puisse sembler, d'autant plus qu'en général les caisses sont vides. Et puis tout le pays n'ignore pas que les instances nationales, à proximité ou non, des sports, et plus particulièrement du football que l'intérêt général, voire national, est dans l'immédiat focalisé sur la sélection nationale. Une sélection, paradoxal archétype même de ce qui existe déjà dans la compétition nationale. En moins abscons, la fidèle reproduction de ce qu'interdit la fédération aux associations mais qu'elle pratique allègrement pour sa part dans le mode de gestion de celle-ci. A. L.