Le Bloc irakien de Allawi a obtenu 91 sièges au Parlement, contre 89 à l'Alliance pour l'Etat de droit de Nouri El Maliki. Ce dernier a immédiatement rejeté les résultats. Allawi, qui fut le premier chef du gouvernement post-Saddam, a promis qu'il discuterait avec toutes les parties pour former le prochain gouvernement. Un double attentat à la bombe est toutefois venu rappeler que la situation reste précaire. Au moins 42 personnes ont été tuées et 65 blessées près de Baqouba, au nord de Baghdad. Amer, Nouri El Maliki a appelé à un nouveau décompte des voix et agité l'épouvantail d'un «retour à la violence» si la commission n'accédait pas à sa demande. L'ONU et les Etats-Unis ont salué le scrutin. L'ambassadeur américain en Irak, Christopher Hill, et le commandant des troupes américaines ont jugé qu'il n'existait «aucune preuve de fraudes». L'envoyé spécial de l'ONU en Irak a qualifié le scrutin de «crédible», et de «succès» pour l'Irak. L'Alliance nationale irakienne (ANI), qui rassemble des partis chiites, arrive troisième avec 70 sièges alors que la liste Kurdistania des deux grands partis kurdes obtient 43 sièges. L'Assemblée, qui compte 325 députés, sera complétée par des élus des diverses minorités. Le prochain Premier ministre devrait être confronté à de longues et difficiles tractations. Le vainqueur ne dispose pas d'une majorité absolue pour gouverner seul. Allawi, qui a tablé durant la campagne sur une image de nationaliste transcendant les communautés, a réalisé de très bons scores dans les régions sunnites tout en gagnant 12 sièges dans les régions chiites. Les électeurs des zones chiites du Sud ont préféré, eux, la continuité avec Maliki, qui se targue d'avoir rétabli la sécurité dans le pays. Les régions sunnites l'ont toutefois boudé, ne lui donnant aucun siège. Iyad Allawi a lancé hier ses négociations pour former une coalition gouvernementale. L'option pourrait être compliquée par un avis de la Cour suprême réclamé par son rival, le Premier ministre en exercice. Allawi a indiqué que sa liste avait nommé le vice-Premier ministre sortant, le sunnite Rifaa El Issawi, pour mener les négociations avec les autres partis. Il a également assuré qu'il entendait ouvrir une «nouvelle page» avec les pays voisins de l'Irak (Syrie, Iran, Arabie saoudite et Koweït). Les tergiversations dans la formation du cabinet risque de faire entrer l'Irak dans une grave crise politique. M. B.