Photo : Zoheïr Par Karima Mokrani à peine les praticiens de la santé publique ont-ils suspendu leur grève qu'une autre protestation s'annonce dans un autre corps de la fonction publique, celui des travailleurs de l'administration publique (APC, daïras…). C'est le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (SNAPAP) qui en est à l'origine. Le syndicat appelle à une grève de deux jours, demain et mercredi et une autre de trois jours reconductible à partir de la deuxième semaine du mois d'avril. Dans un communiqué transmis à notre rédaction, le SNAPAP rappelle ses revendications concernant la défense des libertés syndicales et du droit de grève, la revalorisation du point indiciaire afin de garantir un salaire de base digne et en harmonie avec le coût de vie, l'intégration des contractuels et des vacataires à leurs postes, la promulgation du projet du statut particulier des communes, avec la révision de la classification catégorielle, la promulgation du régime indemnitaire, le maintien de la retraite sans condition d'âge et l'abrogation de l'article 87 bis de la loi 90/11. La grève des praticiens et praticiens spécialistes de la santé publique a duré trois mois. Celle de l'éducation, deux semaines complètes. N'était l'intervention de la justice qui a déclaré les deux grèves illégales et menacé les manifestants de radiation, les protestataires auraient prolongé davantage leur mouvement au grand dam des malades, des élèves et des parents d'élèves. Les menaces de la justice étaient sérieuses et les syndicalistes n'avaient d'autre choix que d'annoncer le gel de leur action protestataire. Le SNAPAP pourrait aller dans le même processus d'obstination et pénaliser sérieusement les services d'administration publique. Et ce, quoi qu'il n'ait pas une grande assise syndicale, si l'on en juge par ses précédentes actions de protestation. Du moins en ce qui concerne la wilaya d'Alger. Ailleurs, dans les wilayas de l'intérieur, l'adhésion au syndicat est relativement importante et cela pourrait engendrer de sérieux problèmes. Ce qui est certain, c'est que la colère couve dans tous les secteurs et les menaces de protestation sont assez sérieuses pour être prises en charge rapidement et convenablement. Les travailleurs de la fonction publique appellent à un débat serein et fécond avec les représentants des pouvoirs publics et plaident pour la prise en charge de leurs revendications, celles qui concernent notamment les salaires et les libertés syndicales.