Les élections régionales partielles, qui se sont achevées hier en début d'après-midi en Italie, ont été marquées par un important taux de participation, interprété comme un vote sanction contre le parti de centre droit du chef du gouvernement Silvio Berlusconi. La participation dimanche à la clôture des bureaux de vote s'élevait à 46,2%, selon le ministère de l'Intérieur, soit une chute de près de neuf points par rapport aux régionales de 2005 dont le taux avoisinait les 55,2%. Mais un sursaut était possible car les 50 000 bureaux de vote ont rouvert hier à 6h du matin et le vote se poursuit jusqu'en milieu d'après-midi. Selon certains analystes, la tentation de ne pas se rendre aux urnes est plus accentuée au sein de l'électorat du Peuple de la liberté (PDL), le parti dont Silvio Berlusconi est le co-fondateur. La Ligue du Nord, le parti populiste allié» pourraient, selon les mêmes analystes, partiellement en profiter. Le PDL a senti cette pression et les journaux pro-Berlusconi ont lancé, dans les journaux d'hier, un appel incitant les électeurs à voter pour arrêter la gauche et inverser la tendance. La droite dirige actuellement deux des treize régions en jeu. Il y a trois mois seulement, surfant sur la vague de popularité de M. Berlusconi, elle comptait en arracher quatre ou cinq de plus à la gauche. Mais empêtrée depuis des semaines dans des scandales de corruption impliquant ses élus, et un cafouillage autour de ses listes dans les deux plus importantes régions, la Lombardie et le Latium, le PDL a perdu énormément de voix, une partie de l'électorat choisissant de s'abstenir et une autre se tournant vers son allié-rival, la Ligue du Nord. L'abstention est particulièrement forte dans le Latium, la région de Rome, avec une participation de 43,3%, contre 55,8% en 2005, soit 12,5 points d'écart. Dans cette région hautement symbolique, deux femmes s'affrontent : l'ancienne députée et commissaire européenne du Parti radical, Emma Bonino, et la syndicaliste de droite Renata Polverini. Près de 41 millions d'électeurs étaient appelés à voter sur deux jours pour les présidents de 13 des 20 régions du pays mais aussi dans certains endroits comme Venise pour leur futur maire ou des présidents de province. Les premières projections de résultats devaient être connues en fin de journée. La Ligue du Nord tentera de ravir au PDL la première place dans les riches régions du Nord, la Lombardie et la Vénétie, et elle a déjà annoncé, en cas de succès, son intention de réclamer un ministère supplémentaire et la mairie de Milan, la seconde ville du pays, des revendications qui pourraient faire tanguer la majorité.