Les Italiens sont appelés à renouveler le parlement de leur pays, pour la deuxième fois en moins de deux ans. La chute du gouvernement de Romano Prodi, privé de sa majorité, a obligé le président de la République, Giorgio Napolitano, à convoquer des élections législatives anticipées, ce qui augure, selon les derniers sondages, du retour de Silvio Berlusconi au pouvoir. Rome : De notre correspondante Le dimanche est un jour consacré en général par les Italiens aux promenades hors des centres urbains et aux après-midi de football sur écran au sein du douillet climat familial ou dans les stades au milieu des tifosi au dynamisme contagieux. Mais hier, c'était plutôt un jour de repos particulier, puisque des 48 millions d'électeurs, plusieurs ont dû suivre leur sens civique et aller voter pour donner un nouveau gouvernement au pays. Les votants avaient commencé à affluer timidement vers les 62 000 sièges électoraux ouverts à travers la péninsule. Les bureaux de vote ouvriront de nouveau aujourd'hui de 7h jusqu'à 15h, heures locales (14h algériennes). Des 48 millions d'électeurs, seuls 16,4% avaient voté hier à midi, selon les chiffres communiqués par le ministre de l'Intérieur, soit un taux d'affluence relativement bas par rapport aux dernières élections législatives de 2006 qui avaient enregistré 18% de taux de participation à la même heure. Il faut noter les dispositions insolites prises par le ministère de l'Intérieur pour éviter tout risque de fraude, interdisant notamment d'introduire un téléphone portable ou un appareil photographique dans l'isoloir. Les contrevenants s'exposent à une lourde sanction, allant jusqu'à six mois de peine de prison et 1000 euros d'amende. Ces précautions font suite aux indiscrétions qui ont révélé que l'organisation criminelle calabraise, la N'drangheta, aurait conclu un pacte avec la coalition de droite guidée par Silvio Berlusconi pour acheter des voix, surtout parmi la diaspora italienne à l'étranger. Ce qui a fait dire au ministre de l'Intérieur Giuliano Amato, pourvu d'un grand sens de l'humour : « J'espère que nos consuls garderont les urnes sous leur lit, jusqu'au dépouillement. » En attendant la fermeture des bureaux de vote, les sondages donnent la coalition de droite, le Peuple de la liberté, guidée par Silvio Berlusconi, en avantage par rapport à la gauche. Mais le maire sortant de Rome, Walter Veltroni, l'autre candidat au poste de Premier ministre, se veut plus rassurant pour les électeurs de gauche et promet que les 25% d'indécis se rallieront à son camp. Le vote anticipé se déroule, en Italie, dans une atmosphère de morosité, surtout que les dernières statistiques européennes en matière de croissance économique donnent l'Italie comme pays qui traîne le pas par rapport à la locomotive des pays industrialisés. Romano Prodi avait amorcé une série de réformes économiques et sociales, brutalement interrompues par la défaillance de sa majorité.