C'est la sécheresse qui réussit là où tous les hommes politiques maghrébins ont échoué. Les participants au 3e Atelier régional du projet appelé «Système Maghrébin d'Alerte à la Sécheresse» (Smas) ont appelé hier, à Alger, à une standardisation des indicateurs de détection de sécheresse en vue d'établir un bulletin unifié d'alerte. Le projet Smas, permet notamment une meilleure gestion des crises de sécheresse en Algérie, au Maroc et en Tunisie grâce à l'alerte précoce et coordonnée de l'Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS). Il est financé à hauteur de 65% par un instrument financier européen destiné aux projets écologiques appelé «Life-pays tiers». Actuellement, les indicateurs de détection de sécheresse dans ces trois pays maghrébins se limitent uniquement à la pluviométrie, a indiqué le responsable d'alerte précoce environnementale à l'OSS, Mourad Briki. Le principal objectif attendu des différents ateliers régionaux tenus jusqu'alors, dont celui d'Alger, est de mettre en place une liste commune d'indicateurs permettant aux spécialistes de détecter le phénomène de sécheresse a-t-il précisé. Ces indicateurs sont liés, entre autres, à des aspects socio-économiques, climatiques, environnementaux et végétaux, a expliqué cet écologiste algérien qui a souligné, à l'occasion, «l'importante contribution» de l'Agence spatiale algérienne (Asal) dans ce projet par la mise à la disposition des experts d'images satellites sur la région. En ce qui concerne les efforts de la partie algérienne dans le cadre du projet Smas, le directeur général des forêts (DGF), Abdelmalek Titah, a indiqué qu'une «avancée significative» a été réalisée dans la définition de ces indicateurs. Par ailleurs, plusieurs projets écologiques sont en cours de réalisation dans le cadre d'un partenariat entre l'Algérie et l'OSS, selon le responsable tunisien des systèmes d'information environnementale à cet observatoire, Nabil Ben Khatra. Il s'agit, notamment, de l'évaluation et du suivi du Plan d'action national de lutte contre la désertification en collaboration avec la DGF, de la gestion durable et d'une coordination dans la gestion des eaux souterraines au niveau des frontières entre l'Algérie, la Tunisie et le Maroc, de la mise en place du Réseau d'observatoires régionaux de suivi écologique à long terme (Roselt) et l'établissement d'une cartographie thématique. Ce réseau concernera les pays d'Afrique du Nord et ceux du Sahara et du Sahel touchant six pays de la région (Algérie, Maroc, Tunisie, Mauritanie, Mali et Niger).