Dans la perspective de cerner la problématique de l'eau dans les pays du Maghreb et du Sahel, l'Observatoire du Sahara et du Sahel tient, depuis hier à Alger, la 9ème réunion du comité d'orientation stratégique où il était question d'évaluer les activités de cette organisation et de se pencher sur la stratégie qu'elle doit développer à l'horizon 2020. La priorité est ainsi accordée à deux thèmes principaux : la désertification et la disponibilité de l'eau. Les participants à cette rencontre étaient unanimes à dire que seule une intervention concertée entre toutes les parties concernées est en mesure d'éviter aux peuples de nouvelles crises. Dans son allocution d'ouverture de la rencontre, le ministre des Ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal, a rappelé les multiples préoccupations environnementales de l'Afrique subsaharienne. Composée en grande partie de zones arides, caractérisées par des conditions climatiques extrêmes, cette région doit vite mettre en place une politique environnementale à même d'assurer à ses populations un équilibre climatique. «La désertification concerne aujourd'hui plus de 100 pays à travers le monde et près d'un milliard d'habitants. L'Afrique est cependant le continent le plus affecté et les deux tiers de sa superficie en sont touchés. La lutte contre ce phénomène constitue une des grandes priorités de la communauté internationales qui l'a unanimement affirmé avec la Convention de lutte contre la désertification à laquelle adhèrent l'ensemble de nos pays», a noté Sellal. Pour le cas de l'Algérie, le ministre des Ressources en eau a relevé que «la désertification affecte principalement les régions présahariennes qui représentent 60% des terres productives du pays servant de support à l'élevage d'un cheptel ovin estimé à près de 18 millions de têtes et abritant plus de 4 millions d'habitants». Sellal a abordé aussi la question du partage de l'eau. Pour lui, «la gestion concertée des ressources en eau est le deuxième volet sur lequel intervient l'OSS. Ceci constitue, notamment dans les zones arides et semi arides, un enjeu hautement stratégique en étroite liaison avec les questions de lutte contre la désertification et d'atténuation des effets de la sécheresse…» Il convient de souligner que le programme «Aquifères des grands bassins», initié par l'OSS, a abouti à la signature d'un accord pour une gestion commune des nappes réparties sur les territoires des trois pays : Algérie, Tunisie et Libye. Le trio vient en effet de signer un accord sur le suivi et l'exploitation de cette eau peu renouvelable et qui n'est pas exploitable en totalité. «Il s'agit d'un modèle important qui permettra de pérenniser l'exploitation de cette eau», dira M. Sellal. A. Y.
Indices sur l'Observatoire du Sahara et du Sahel L'Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) est une organisation internationale indépendante qui a été fondée en 1992. L'Algérie a adhéré à cette organisation en 2000. L'OSS a pour mission d'offrir un cadre de partenariat Nord-Sud-Sud. Il mobilise et renforce les capacités de ses membres à traiter les problèmes environnementaux dans une perspective de développement durable et de lutte contre la pauvreté. L'OSS est doté de plusieurs structures : l'assemblée générale, le conseil d'administration, un comité d'orientation stratégique et un secrétariat exécutif. L'organisation compte 22 pays, dont 5 pays du Nord (Allemagne, Canada, France, Italie et Suisse) et son siège est basé à Tunis. A. Y.