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«La machine est lourde et ne peut pas avancer» Réaction du président de la Confédération nationale du patronat algérien après le discours du Président :
Photo : Sahel Par Smaïl Boughazi Le président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA) a longuement réagi au discours prononcé samedi dernier par le président de la République devant les élus locaux. Usant d'un ton précis, M. Naït Abdelaziz a parlé d'une «bouffée d'oxygène». «Le discours du président de la République constitue une bouffée d'oxygène et nous permet même de faire une halte pour évaluer ce qui a été fait jusque-là», a lâché le président de la CNPA au cours d'une conférence de presse. Pour lui, «il y a une absence de visibilité économique», ce qui est perçu, selon lui, comme une situation «grave». «On parle de la stratégie industrielle, de la mise à niveau, etc., mais ce sont des programmes qui ne collent pas avec la réalité du pays», regrette M. Naït Abdelaziz. L'Algérie a besoin de développer les PME, seul secteur, selon lui, qui peut amortir le développement économique. Le programme de la mise à niveau des PME a épargné une partie importante des entreprises. Pourquoi a-t-on décidé de ne mettre à niveau que les PME qui emploient uniquement plus de 25 personnes ? s'est-il interrogé, affirmant que les PME algérienne sont constituées en majorité d'une dizaine d'employés. Pour lui, le seul secteur qui pourra vraiment faire avancer les choses est les PME. Pour cela, il a préconisé qu'il y ait «une transparence et une clarté de gouvernance». Et de dire que «la machine est lourde et ne peut pas avancer», faisant allusion au cadre législatif et à l'arsenal juridique qui est un handicap pour la stimulation d'un dynamisme économique. Durant son plaidoyer pour «une visibilité économique claire», l'orateur n'a pas mâché ses mots. «On a voulu offrir l'Algérie mains liées aux multinationales et investisseurs étrangers», continue M. Naït Abdelaziz. «Dans cinq ans, a-t-il mis en garde, si on continue dans la même voie, toute l'Algérie sera franchisée.» Le conférencier pense que la question des investissements étrangers «est indispensable et doit être encadrée et suivie d'une connotation sociale», mais ne doit pas primer sur les investisseurs locaux. Somme toute, l'organisation qu'il préside a toujours demandé de faire une évaluation de la situation économique, a-t-il appuyé. «Depuis deux ans, on n'a cessé de demander une évaluation de ce qui a été fait.» Pour voir le bout du tunnel, Naït Abdelaziz considère qu'«il n'y a pas de solution miracle». Il faut qu'il y «ait une concertation et ouvrir un dialogue». Il faut associer les différentes parties concernées. «Du temps où Ahmed Ouyahia était chef de gouvernement, avant qu'il soit remplacé, nous avons organisé 8 tripartites», a-t-il souligné, précisant par là que l'association du patronat dans la décision économique est primordiale. «On s'est même mis d'accord, en 2005, pour l'organisation de réunions au sommet de la tripartite pour débattre des questions économiques», a-t-il remarqué. Ce qui représente en soi une preuve, selon lui, de l'activisme du patronat qui n'a cessé d'appeler à un dialogue entre toutes les parties. Mais depuis, relate-t-il, face aux pénuries successives qui sont apparues, accentuant la crise, pénurie du lait, de la pomme de terre, etc., on a préféré subventionner les économies étrangères. Ce qui reflète, selon lui, des dysfonctionnements au niveau des instances exécutives. «Il faut réduire le nombre des ministères, créer des zones et des pôles économiques, financer les PME et décentraliser les décisions», a-t-il conclu.