Photo : M. Hacène Par Nabila Belbachir Ces dernières années, les pouvoirs publics ont mis en œuvre plusieurs procédures afin de faciliter l'accès au logement, l'un des grands problèmes vécus par les citoyens. Pour atteindre cet objectif, l'Etat, en plus de la réalisation de logements, a élaboré des textes portant sur la facilitation des modalités d'achat et/ou de construction. Dans ce sens, un arrêté interministériel fixant les modalités d'octroi de l'aide financière aux ménages par le biais de la Caisse nationale du logement (CNL) pour l'acquisition d'un logement, a été pris récemment. C'est l'une des décisions les plus importantes des pouvoirs publics. Il s'agit en fait de mettre en place un cadre légal pour l'attribution des aides aux postulants aux logements socio-participatifs (LSP) ainsi qu'à ceux intéressés par l'auto-construction. La promulgation de ce nouveau texte était nécessaire, au même titre que la décision prise par le premier magistrat du pays de revoir à la hausse le montant de l'aide de la CNL octroyée aux ménages, en raison de la hausse des coûts de réalisation des logements. Pour le soutien, l'arrêté stipule qu'il peut être octroyé sous forme d'aide au profit des acquéreurs d'un logement neuf auprès d'un promoteur immobilier. Il peut être aussi sous forme d'aide accompagnée, le cas échéant, de la bonification du taux d'intérêts au profit des auto-constructeurs en milieu rural. L'Etat a également prévu d'autres mesures tout aussi motivantes. Il s'agit des abattements sur le prix du foncier qu'il met à la disposition des promoteurs dans le but de réduire le coût des logements (80% dans le Nord, 90% dans les Hauts Plateaux et 95% dans le Sud), de l'allégement de la fiscalité et de la parafiscalité pour les projets de réalisation de logements promotionnels aidés (LPA) et, enfin, de la mise en application prochainement de crédits logement à des taux bonifiés (entre 1 et 3%). Selon les déclarations du directeur de la promotion immobilière auprès du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, M. Farroukhi, lors d'une sortie médiatique récemment à Alger, les textes d'application relatifs au crédit à intérêt bonifié pour l'acquisition de logements, tel que prévu par la LFC 2009, sont toujours en phase de préparation au niveau du ministère des Finances. Leur publication au Journal officiel est prévue incessamment. Il a également expliqué que l'Etat cible la population en difficulté. Explicite, il dira que les nouveaux ménages bénéficieront d'une bonification de taux d'intérêt en plus d'une aide directe du Trésor public pour l'acquisition, la construction ou encore l'extension de leur logement. Pour plus de détail, faut-il le rappeler, il a été décidé d'accorder une aide financière de 700 000 DA aux citoyens dont le salaire mensuel dépasse de un à quatre fois le salaire national minimum garanti (SNMG) et de 400 000 DA à ceux dont le revenu mensuel dépasse de quatre à six fois le SNMG. Ces deux catégories bénéficieront également d'un crédit bancaire à un taux bonifié de 1%. Quant aux citoyens dont le salaire mensuel dépasse de six à douze fois le SNMG, ils ouvrent droit à un crédit bancaire à taux bonifié de 3% mais se voient, cependant, dispensés d'une aide financière de la part de l'Etat. Les experts affirment que la nouveauté dans ledit arrêté interministériel est l'annonce d'une aide financière destinée aux citoyens désirant effectuer des travaux de réhabilitation et/ou d'extension d'un logement détenu en toute propriété, en milieu urbain et rural, retenu dans le cadre d'une opération d'urbanisme visant le traitement du cadre bâti. Cette nouvelle aide financière est octroyée en complément d'un financement mobilisé par le bénéficiaire en apport personnel et/ou de crédit. Dans le cas de l'auto-construction en milieu rural, l'apport personnel peut revêtir la forme d'une mobilisation d'un terrain d'assiette et d'engagement des travaux de réalisation. L'aide à la réhabilitation et/ou l'extension est déterminée sur la base d'une étude préalable, approuvée par les services habilités du ministère de l'Habitat, dans les limites des ressources financières susceptibles d'être mobilisées à raison d'un montant maximal de 700 000 dinars par logement. Toutefois, experts et observateurs s'accordent à dire que les différentes formules proposées jusque-là (AADL, logements sociaux, logements participatifs, CNEP, crédits…) touchent uniquement une partie des Algériens et nombreux sont ceux qui ne peuvent prétendre à un logement.