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Des analystes à la petite semaine
La scène médiatique monopolisée par des sophistes
Publié dans La Tribune le 03 - 04 - 2010

La scène médiatique algérienne est envahie par des réseaux d'«experts», toujours les mêmes, érigés au statut de faiseurs d'opinion et de donneurs de leçons. A la manière des sophistes, dont le raisonnement est basé uniquement sur l'efficacité persuasive et non la vérité, ces analystes à la petite semaine, mus par des événements conjoncturels, se livrent à travers les différents canaux médiatiques à des exercices de verbiage et d'analyses simplistes à but «commercial». De vierges effarouchées à l'annonce d'un projet de loi, il n'est pas rare de les voir aussitôt le texte promulgué, devenir plus royalistes que le roi en s'évertuant à trouver les arguments nécessaires pour justifier la nouvelle décision. Présents sur tous les plateaux, experts en tout, spécialistes en pas grand-chose, ils ont la langue acerbe, la critique facile sans jamais avoir fait leurs preuves dans quelque domaine que ce soit (excepté dans la rhétorique) et ne proposent jamais de solutions. Longtemps bercés dans un régime de pensée unique, malgré l'avènement du multipartisme et de la pluralité médiatique, ils reproduisent le modèle dans lequel ils ont grandi. Par de nouveaux mécanismes et outils. Ils sont tous représentants ou conseillers d'organismes aux intitulés «savants» (observatoire de…., forum, conseil…).
Des entités aux coquilles vides érigées en cercles fermés, accessibles seulement aux initiés (eux) dont la spécialité est de surfer sur la vague. Ce sont des sectes déguisées en lobbys ayant pour finalité des intérêts souvent inavoués, flous et limités.
Leurs raisonnements, qui répondent plus aux styles de commérage qu'a de véritables analyses basées sur des méthodologies scientifiques, s'étalent au long de l'année sur les différents supports médiatiques. Ils accaparent le devant de la scène à chaque fois qu'un évènement social, politique, sportif (peu importe le domaine, ils ont toujours un mot [maux] à dire) fait la une de l'actualité. Adeptes des salons, des journées ouvertes, des fêtes et autres anniversaires de commémoration, ils sont devenus incontournables. Grâce aux médias, leurs noms sont devenus des labels, mais leurs contributions sont vite oubliées. L'existence de tels «docteurs es atticisme» est symptomatique d'une situation sociale, politique et médiatique désuète. Pourquoi, malgré leur défaut de légitimité, de pertinence et de perspicacité occupent-ils toujours le devant de la scène ? Les raisons sont multiples et enchevêtrées.
Au premier plan figure la quasi-démission de la véritable intelligentsia nationale. Déçue, marginalisée ou désintéressée, cette catégorie sociale est maintenue soit volontairement ou alors par choix individuel au bas-côté des affaires dont ils sont généralement les mieux informés et les plus concernés. L'autre plan est à mettre sur le dos des canaux médiatiques. Ceux-ci, par paresse, habitude, contrainte ou intérêt particulier s'entêtent à solliciter, toujours, les mêmes intervenants. D'autant qu'ils sont faciles à cerner et efficaces quand il s'agit de remplir le rôle qu'on leur propose. Le jeu de rôles est engagé, il suffit juste de leur préciser la casquette qu'ils doivent arborer. Et devant la difficulté que rencontrent les journalistes à trouver un interlocuteur courageux et coopératif, ces pseudo-experts ont aussi l'art de se rendre disponibles rapidement et sans faire la fine bouche. Le troisième niveau de responsabilité, peut-être le plus important, incombe à l'Etat. Un mal endémique ronge la gouvernance algérienne, il s'agit de l'art de communiquer. Les pouvoirs publics sont jaloux des informations qu'ils détiennent. Même les plus banales. La rétention de l'information et la défaillance en matière d'explication, d'argumentation et de vulgarisation des mesures prises ouvre grande la voie aux charlatans de la pensée et autres vendeurs d'analyses rocambolesques. L'autre grief à mettre sur le dos des décideurs est le défaut d'implication des citoyens dans les processus d'élaboration des décisions qu'ils sont les premiers à subir.
A ce niveau-là intervient le dernier niveau de responsabilité. L'absence d'une organisation sociale cohérente, réellement représentative et source de propositions. La société civile algérienne présente les mêmes caractéristiques que l'eau : insipide, incolore et inodore, avec le rôle salutaire en moins. Aucune force civile n'arrive à émerger, ni partis politiques ni associations, pas même des comités de quartier ne peuvent se targuer d'avoir une assise sociale significative lui donnant de fait le droit et la nécessité de consultation. Sans cette assise, conjuguée à une base solide faite de savoir et d'expérience, l'intervention, quelle que soit sa pertinence, ne porte pas loin. C'est comme creuser dans l'eau.
Devant ces carences, et comme la nature a horreur du vide, les sophistes médiatisés ont de beaux jours devant eux à s'évertuer à prouver la chose et son contraire. D'autant que les médias algériens ont la mémoire courte. Aussi courte que les propositions de ces amateurs de la «pensée tiède» (titre d'un ouvrage de Perry Anderson, auteur américain).
S. A.


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