La médecine du sport est devenue, au fil du temps, un aspect des plus importants dans la vie de tout club qui aspire à un niveau supérieur. Les équipes de football, notamment en Occident, sont, à ce titre, les plus concernées par cette logique. Des joueurs, recrutés à coups de millions d'euros, devraient impérativement être rétablis très vite si jamais ils se sont blessés. De plus, avec la surcharge du travail, étant donné qu'il y a des clubs qui participent à plusieurs challenges à la fois, la médecine est mise à contribution pour que ces joueurs puissent tenir le coup. En Algérie, la médecine du sport est, bien évidemment, en retard par rapport à ce qui se fait ailleurs, notamment en Europe par exemple. Et c'est dans la perspective de faire évoluer les choses que le président de la Fédération algérienne de football (FAF), M. Mohamed Raouraoua, a fait appel, en nommant les membres du bureau fédéral à la veille des élections de la FAF qui ont eu lieu au début de l'année dernière, au Dr Yacine Zerguini, membre de la commission médicale de la Fédération internationale de football (FIFA), une personnalité, donc, qui a fait ses preuves dans le domaine. C'est celui-ci qui est, depuis, et logiquement, le président de la commission médicale de la FAF. Il s'est immédiatement attelé à mettre ses connaissances dans le domaine au service du football national. En plus des séminaires organisés en début de saison en direction des différents médecins des clubs de l'élite, la commission médicale de la FAF a élaboré des programmes spéciaux pour les sélections nationales. La dernière activité en date, sur ce plan, est le stage national de présélection et d'évaluation physique et médicale pour l'équipe nationale féminine de football qui a eu lieu à Tipasa du 28 mars au 1er avril. Durant ce regroupement, les joueuses, qui préparent les éliminatoires de la Coupe du monde 2012 (2 équipes africaines seront qualifiées à la phase finale du Mondial), «ont subi un examen médical de type PCMA [pre-competition medical assessment] sur la base des recommandations de la FIFA», lit-on sur le site Internet de la FAF. «Il a été réalisé par le staff médical des équipes nationales féminines, à savoir le Dr Khalida Messaoudi et Mme Sahraoui Lamia, kinésithérapeute. Le bilan effectué comportait une évaluation de la croissance de l'appareil locomoteur, de l'appareil cardi-ovasculaire ainsi qu'un bilan biologique. Ce programme constitue un projet pilote pour la commission médicale», ajoute ce même communiqué. Le programme touche globalement toutes les catégories de la sélection nationale. Comme annoncé plus haut, le travail de la commission s'articule aussi autour des clubs de football du championnat national. Ainsi, au début de l'actuelle saison, durant le mois de juillet, un séminaire médical a été organisé. Celui-ci concernait les médecins de clubs des divisions I et II ainsi que ceux de l'interrégions. Le séminaire entre dans le cadre d«'un vaste programme multidisciplinaire de développement», indique-t-on du côté de la commission médicale de la FAF. Les clubs doivent se doter de staffs médicaux performants Ainsi, même si la commission est en train de fournir beaucoup d'efforts pour rattraper l'énorme retard enregistré dans le domaine, il faut dire que'il reste beaucoup à faire. Il y a trois ans environ, le Dr Zerguini avait indiqué qu'il faudrait que chaque club se dote d'un défibrillateur cardiaque, unique moyen de sauver des vies humaines sur le terrain si jamais un joueur est foudroyé par une crise cardiaque, ce qui arrive périodiquement en sport. Il faut rappeler que la réglementation de la FIFA est très stricte en la matière. Elle préconise une application à la lettre des règlements en vigueur en matière de dossiers médicaux des joueurs. Il s'agit principalement, comme l'avait rappelé par le passé le président de la commission médicale de la FAF, de «ne plus qualifier de joueurs sur la base de dossiers incomplets, veiller à la présence d'un personnel qualifié et d'un équipement médical standardisé et obligatoire pour toute association ou club, créer une direction technique médicale au sein de la FAF, à l'instar de la DTN et de la DTNA, lancer une étude épidémiologique concernant les blessures contractées au cours de matches de football en Algérie ainsi qu'un programme national de prévention des blessures du football (un programme déjà mis au point par des études scientifiques de la FIFA et qui a fait ses preuves) et, finalement, mettre au point, avec les compagnies d'assurances, un contrat d'assurance type qui devrait couvrir tous les risques et permettre une prise en charge sérieuse et confortable aux joueurs, à la suite de blessures». «En matière de médecine du football, l'objectif est avant tout d'optimiser la performance, de minimiser les problèmes de blessures, de proscrire tout dopage et d'éviter les problèmes à l'entraînement ou en compétition», estime le Dr Zerguini, qui s'exprimait l'année dernière sur son blog, avant d'ajouter : «Réaliser cet objectif nécessite aussi que le médecin responsable de l'équipe s'entoure d'une équipe de médecins spécialistes. Cette équipe peut comporter des médecins internistes, des neurologues, de chirurgiens, des orthopédistes, des ostéopathes, des nutritionnistes, des psychologues du sport, des physiologistes, des podologues et des chercheurs. Ces experts seront employés à mieux comprendre et exécuter un programme préétabli qui aboutira aux buts à atteindre. L'aspect pratique du suivi médical est représenté par la préparation à la performance et la prévention, et la prise en charge des traumatismes. Cela va de pair avec la mission à long terme d'aider à optimiser le développement et les facultés compétitives du footballeur.» Pour le président de la commission médicale de la FAF, «les méthodes modernes d'entraînement privilégient la condition physique qui doit se mettre au service de la technique pour pouvoir pratiquer le football de haut niveau». «La performance en football est la résultante de plusieurs facteurs parmi lesquels, les facteurs génétiques, psychologiques, technico-tactiques et physiologiques», a-t-il ajouté. En dernier lieu, il est utile de rappeler que Yacine Zerguini est membre de la commission médicale de la FIFA. Il a notamment fait, pour le compte de l'instance internationale de football, des recherches au sujet de la pratique du football durant le mois de Ramadhan. Au mois d'août de l'année dernière, le président de la FIFA, Sepp Blatter, avait qualifié de «positive» la recherche faite par l'Algérien. «Il est très important que le football puisse être vu au-delà de la religion. Mais la FIFA n'ignore pas son impact. A titre d'exemple, le Dr Yacine Zerguini, également membre de la commission médicale de la CAF, avait entrepris une recherche relative aux effets du Ramadhan sur les joueurs musulmans qui s'est révélée être positive», avait-il déclaré. A. A.