Les experts de la lutte contre la drogue et la toxicomanie appellent à un contrôle plus rigoureux des entreprises et laboratoires exploitant les précurseurs chimiques des drogues. Le séminaire national d'information, organisé à Alger, dévoile l'importance de la prévention et de la sensibilisation en matière de lutte contre l'utilisation dévoyée de ce genre de produit, très présente dans la société et mal médiatisée. La drogue de synthèse est un substitut intermédiaire entre celles dites douces (comme le cannabis) et dures (héroïne, cocaïne) et reste éminemment dangereuse. Il faut savoir que ce genre de produits est d'autant plus complexe à gérer qu'il ne s'agit pas de matières interdites à l'importation. Ce sont des médicaments ou produits chimiques entrant dans leur fabrication ainsi que dans les industries cosmétique, alimentaire et pétrolière. Ils sont contrôlés à l'entrée du territoire et pendant leur utilisation. Les services de sécurité accompagnent la marchandise jusqu'au laboratoire qui les importe. Ce dernier est contrôlé dans son activité par les services de sécurité et les ministères de la Santé et de l'Industrie, ainsi que par le Bureau international de lutte contre la drogue et le crime. Malgré ces dispositions, des failles peuvent se créer induisant des détournements pour une utilisation abusive. Pour prévenir ce genre d'écarts, les intervenants au séminaire, cité par l'APS ont mis en exergue la nécessité d'impliquer les différents acteurs du secteur industriel exploitant ces produits afin de lutter plus efficacement contre leur utilisation dans la fabrication illicite de stupéfiants et psychotropes. Les professionnels de ce secteur et ceux du commerce sont donc appelés à identifier les opérations suspectes de transfert et d'échange de ces produits. D'un autre côté, les pouvoirs publics sont interpellés pour renforcer les mécanismes de surveillance de la circulation des précurseurs chimiques. Dans le cadre de la coopération internationale de lutte contre les précurseurs chimiques de drogues, un projet de création d'un observatoire méditerranéen est en cours pour mettre en place une politique et une stratégie coordonnées pour faire face à ce fléau. Par ailleurs, la convention de l'ONU contre le trafic illicite des stupéfiants et des substances psychotropes (1988) contient dans son article 12 une référence spécifique visant à prévenir le détournement de produits chimiques précurseurs pour les utiliser dans la fabrication de substances narcotiques et psychotropes. S. A.