Avec près d'une dizaine de gazoducs à travers le monde, les spécialistes en énergie estiment leur longueur totale à un million de kilomètres. En effet, ces dix dernières années, la scène énergétique mondiale a été marquée par la réalisation de plusieurs gazoducs et non des moindres. Opter pour ce genre de canalisations, qui nécessitent à coup sûr des moyens financiers colossaux, est l'une des stratégies phares de plusieurs pays, notamment les consommateurs en gaz. Car, a priori, ce genre de projets entend réduire la dépendance de cette énergie à l'égard de pays comme la Russie, mais surtout assurer les approvisionnements. Le cas de l'Union européenne est des plus édifiants sur les objectifs de réalisation de ce genre de projets. Le Vieux Continent a pesé de tout son poids pour en finir avec cette dépendance à l'égard du gaz russe qui s'est révélée dangereuse, à l'occasion de plusieurs crises au cours de ces dernières années. A lumière de ces paramètres et de bien d'autres, la réalisation des gazoducs dans le monde devient un moyen idéal de commercialisation du gaz pour les uns et une assurance en termes d'approvisionnement pour les pays consommateurs. Les spécialistes en énergie, qui indiquent que la quasi-totalité des gazoducs acheminent du gaz naturel entre les zones d'extraction et les zones de consommation ou d'exportation, soutiennent que les principaux gazoducs dans le monde se situent en Europe. Le plus en vue est le gazoduc South Stream. Ce dernier, qui devrait être construit par le consortium de Gazprom (Russie) et ENI (Italie) en 2015, reliera la Russie à l'Europe occidentale. Ce gazoduc aura une capacité de 63 milliards de mètres cubes de gaz par an qui seront acheminés sous la mer Noire vers la Bulgarie, l'Italie puis vers l'Autriche. Son coût est estimé à 25 milliards d'euros. Ce projet permettra à Gazprom de contourner l'Ukraine comme pays de transit, à l'origine de plusieurs conflits ayant provoqué des coupures d'approvisionnement à l'Europe. South Stream permettra également de contrôler une grande partie des livraisons de gaz en provenance des gisements gaziers de la mer Caspienne et du Kazakhstan. L'autre gazoduc qui a fait couler beaucoup d'encre est le Nabucco. Il s'agit d'un gazoduc reliant l'Iran et les pays de la Transcaucasie à l'Europe centrale. Soutenu par l'Union européenne (UE), il permettra, dès 2014, de diversifier les sources d'approvisionnement énergétique de l'Europe, notamment d'un pays comme la Hongrie, qui dépend à 80% du gaz russe. D'une longueur de 3 300 km, il aura une capacité maximale de 31 milliards de m3 de gaz. Son coût planifié s'élèvera à 7,9 milliards d'euros. Sa position au cœur de la Turquie permet au gazoduc d'être éventuellement relié, à terme, aux réseaux de transport syrien et surtout irakien. Un autre nouvel exemple de la volonté de l'Europe de diversifier ses approvisionnements en gaz, avec comme objectif principal de réduire sa dépendance vis-à-vis de la Russie: les gazoducs Galsi et Medgaz. Si Galsi, dont la capacité d'acheminement est de l'ordre de 8 milliards de mètres cubes, va relier l'Algérie à l'Italie en passant par l'île de Sardaigne, avec une longueur de 1 470 km, le gazoduc Medgaz relie notre pays à l'Espagne. S. B.