Synthèse de Samira Imadalou Le constructeur automobile français Renault, le japonais Nissan et l'allemand Daimler se sont lancés dans un projet de partenariat pour construire des petites voitures, un créneau porteur ces dernières années. Les trois constructeurs ont donc scellé un accord inédit par un échange symbolique de participations. Daimler achètera 3,1% de Nissan et 3,1% de Renault. De leur côté, Renault et Nissan entreront dans le capital de Daimler à hauteur de 1,55% chacun. C'est en somme ce qu'ont annoncé les trois groupes le 7 avril dernier. Selon les informations rapportées par les agences, à l'issue de discussions approfondies qui ont duré moins d'un an, il a été convenu de mettre en œuvre immédiatement un certain nombre de projets, dont une nouvelle architecture commune pour les petits véhicules. La future Smart Fortwo, un nouveau modèle Smart quatre places et la future Renault Twingo seront fabriqués à partir d'une architecture développée en commun. En revanche, tous les véhicules seront différents les uns des autres en termes de design. Par ailleurs, les deux groupes annoncent que le lancement de ces modèles développés en commun est prévu à partir de 2013.Sur la base de cette coopération, qualifiée de «stratégique pour le long terme» par les responsables des trois groupes, l'Alliance Renault-Nissan fournira à Daimler des moteurs 3 et 4 cylindres essence et diesel issus de sa gamme adaptés et modifiés selon les caractéristiques de Mercedes. Daimler fournira de son côté à Infiniti des moteurs diesel et essence issus de sa gamme actuelle : moteurs essence et diesel de 4 ou 6 cylindres tout en précisant que Daimler, Renault et Nissan coopéreront également sur des projets de futurs moteurs diesel et essence. La coopération entre les deux groupes portera également sur la collaboration dans le domaine des véhicules utilitaires légers. A compter de 2012, Mercedes-Benz Vans va élargir sa gamme de véhicules utilitaires légers par l'introduction d'un nouveau modèle d'entrée de gamme. La technologie de cet utilitaire proviendra de Renault. «Daimler et l'Alliance Renault-Nissan mettent en commun leurs intérêts afin de construire les bases solides d'une coopération réussie et robuste sur le plan stratégique, reposant sur un certain nombre de projets de partenariat concrets et attractifs. Nos talents se complètent parfaitement. Dès maintenant et pour le long terme, nous renforçons notre compétitivité dans le segment des petits véhicules et des véhicules compacts, et réduisons notre empreinte en CO2. Nous savons que nous pouvons concevoir des produits spécifiques à chaque marque à partir d'architectures communes. Cela n'affectera nullement l'identité de chaque marque», dira le Dr Dieter Zetsche, président du conseil d'administration de Daimler AG et directeur de Mercedes-Benz Cars. Conformément à cet accord, Renault-Nissan, d'une part, et Daimler, d'autre part comptent dégager chacun un gain de l'ordre de 2 milliards d'euros de synergies sur cinq ans grâce à leur alliance. A titre de rappel, Renault et Nissan sont partenaires depuis 1999. Le constructeur français possède 44% de son homologue japonais, lequel contrôle 15% de Renault. Spécialiste des camions et des berlines haut de gamme, Daimler a pour sa part vendu 1,6 million de véhicules en 2009. Avant son alliance avec Renault-Nissan, il a connu trois mariages malheureux (avec l'américain Chrysler, le sud-coréen Hyundai et le japonais Mitsubishi Motors). Dans l'opération annoncée mercredi dernier, l'Etat français, premier actionnaire de Renault, a pris 0,55% de capital supplémentaire du constructeur pour conserver sa part majoritaire de 15,01%.