La perspective d'un rapprochement entre Renault et Daimler se précise. Cette alliance stratégique industrielle permettrait aux constructeurs français et allemand d'augmenter leur volume de ventes de voitures tout en réduisant leurs coûts. En fait, Renault et Daimler pourraient sceller le mois prochain leur alliance, indiquent les agences. Renault a convoqué le 6 avril un conseil d'administration extraordinaire sur ce sujet, a affirmé vendredi dernier le quotidien français le Figaro. Cette information n'a pas été confirmée ou infirmée par le constructeur français. L'imminence d'une alliance n'est toutefois pas une surprise, le P-DG de Renault, Carlos Ghosn, évoquant depuis plusieurs mois des «discussions» avec de nombreux partenaires dont Daimler. Au salon de Genève au début du mois, il avait déclaré être en contact avec plusieurs constructeurs sur des questions «d'échelle, de co-investissements, de partage de technologie...». Parallèlement, le patron de Daimler, fabricant de Mercedes et Smart, avait estimé qu'il ne voyait «pas d'obstacle fondamental» à un accord. Cette alliance s'assortirait d'une participation croisée qui atteindrait un niveau symbolique de 3%, selon le quotidien britannique Financial Times. Elle impliquerait également le japonais Nissan, déjà allié à Renault qui en détient 44%. Carlos Ghosn a toujours affiché sa volonté de croître, rappelle un expert pour le cabinet d'études IHS Global Insight. Un autre spécialiste du secteur automobile pour le cabinet d'études Xerfi ajoute qu'un tel partenariat permettrait dans une conjoncture «déprimée» de réduire les risques financiers sur la conception et la fabrication des voitures électriques, pour lesquelles Renault est très avancé. Avec l'obligation de se conformer à la réglementation européenne en matière de réduction de CO2, ce partenariat stratégique profiterait toutefois davantage à Daimler, spécialiste des voitures de luxe ou premium très polluantes. L'allemand a ainsi un besoin crucial de développer de petits modèles, avec des volumes importants pour être rentables, à l'image de la citadine Twingo pour Renault. Avec cette alliance, Daimler s'offrirait donc le savoir-faire d'un spécialiste de petites voitures rentables. Les experts du secteur avancent qu'à l'avenir, la future Twingo pourrait donner sa plateforme à une future gamme Smart, probablement moins originale en devenant par exemple une quatre places. R. E.